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Le roman Boussole de Mathias Énard contient de nombreux écrits académiques apocryphes qui tendent à interroger les frontières entre les régimes discursifs académique et romanesque. La stricte démarcation entre vie privée et production universitaire, entre recherche scientifique et vécu biographique, se voit ainsi régulièrement abolie. Il en résulte un rapport au savoir éprouvé de façon subjective, souvent passionnelle, dans la ferveur comme dans le désenchantement. Prise dans l’affectivité, l’érudition ne semble toutefois pas renoncer à une forme de production de savoirs nouveaux ou a minima à une tentative de mise en cohérence du monde. Enfin, l’hybridation des paradigmes romanesque et scientifique se concrétise dans la notion de promenade, à la fois genre littéraire et outil épistémologique pour penser (et raconter) les relations entre Orient et Occident.