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L’article met en dialogue le roman Zone de Mathias Énard et l’un de ses intertextes les plus importants, le poème « Zone » de Guillaume Apollinaire (1913). Dans les deux œuvres, la ‘zone’ est un espace topographique, temporel et subjectif dans lequel se cristallise une poétique de la rupture ou du découpage. Énard, cependant, ne se limite pas à articuler l’idée d’un morcellement métaphorique du monde, du moi et du langage mais introduit aussi l’idée d’un découpage physique et corporel. En se penchant particulièrement sur l’image finale du poème – le « soleil cou coupé » –, Énard souligne l’un des propos centraux de son roman : écrire l’histoire à partir du côté obscur de la civilisation méditerranéenne et présenter le traumatisme d’un bourreau hanté par les fantômes de son passé.