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Cet article porte sur l’un des textes de Mathias Énard qui a reçu relativement peu d’attention critique jusqu’à présent, à savoir L’Alcool et la Nostalgie (2011). Cet ouvrage fut écrit à la suite de son voyage en Transsibérien organisé dans le cadre de l’année croisée France-Russie (2010-2011), un projet qui relève de la politique de soft power mise en place par les deux pays pour renforcer leurs liens diplomatiques par le biais de la culture. Ainsi, nous postulons que texte et contexte sont indissociables pour ce qui est de l’émergence de cet ouvrage que nous interrogerons à travers un triple prisme : celui du rapport avec le temps et le lieu auquel il appartient, à savoir la France du début des années 2010, celui des thèmes abordés par l’auteur dans ses autres romans, plus célèbres, et, enfin, celui des traits stylistiques récurrents dans son œuvre. Malgré les opinions qui, influencées sans doute par son contenu, affirment que ce texte s’inscrit dans la tradition littéraire russe, nous montrons qu’il ne constitue pas un hapax dans la création littéraire de l’auteur, mais qu’il s’agit d’un ouvrage éminemment énardien.