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Nonce CASANOVA (1873-1957), bien oublié aujourd’hui, fut pourtant autour de 1900 un romancier et critique littéraire estimé. Si sa Messaline (1902) a durablement cristallisé les fantasmes antico-décadents de la fin du XIXe siècle, tout un pan de l’œuvre, à caractère métaphysique, a vite sombré dans l’indifférence. Tel est le cas de deux œuvres contemporaines de Messaline : L’Image des Ténèbres et Le Sanglot. Ces textes, hantés par les images de destruction et d’annihilation, peuvent être relus comme deux méditations sur la Vanité, ce leitmotiv de l’œuvre de Nonce Casanova. La conscience terrifiée par l’idée de son néant, au lieu de fuir cette idée dans le divertissement, la ressasse et s’en délecte. Nonce Casanova révèle tout son talent d’écrivain dans sa capacité à jouer sur les variations du memento mori en évitant toujours les lieux communs. Ses personnages en proie aux angoisses existentielles, fascinés par la décomposition de l’être, finissent par trouver paradoxalement le sens de l’infini dans la pensée décourageante de la finitude. C’est cette plénitude du vide, véritable poétique oxymorique chez Casanova, que nous nous proposons d’étudier à travers ces deux œuvres.
The present paper, whose title refers to Casanova’s own naming of all of his novels, is devoted to two of them, L’Image des Ténèbres (1901) and Le Sanglot (1906). They differently describe man’s existential despair before his own shortcomings. Far from any trite considerations, Casanova offers terrific visions, in which decadent obsessions involve a genuine metaphysical prospect. Whether a fairy-like drama, or a diary describing the lovers’ death, both novels are bewitching meditations upon Nothingness. They deserve being reexamined, as do such other novels by the same author as Messaline (1902) or César (1903), thus allowing the once famous Nonce Casanova to recapture a steadfast position among the best fin-de-siècle writers.