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La relation intellectuelle, d’amitié et de confiance, entre le baron d’Holbach et Denis Diderot dépasse de bien loin les frontières d’une simple collaboration philosophique. Diderot est intervenu à la première personne, et très activement, dans la rédaction et dans l’édition de plusieurs ouvrages anonymes sorties de la « boulangerie d’Holbach ». Il a lavé « les linges sales » de la boutique. Cet appellatif curieux (« boulangerie ») est lié au travail commun d’édition des ouvrages posthumes de Nicolas-Antoine Boulanger, mort prématurément. Mais tant d’autres titres font retentir des harmonies matérialistes qui n’étaient, à proprement parler, la « propriété » intellectuelle ni de l’un, ni de l’autre exclusivement, mais plutôt des deux à la fois. Sous cette lumière l’œuvre de d’Holbach et (corrélativement) celle de Diderot se montrent comme étant les derniers produits, les plus matures, de la grande tradition de la littérature hétérodoxe matérialiste, libertine et clandestine, de l’époque des Lumières. Nous nous proposons de faire le point des attributions et des collaborations entre les deux penseurs les plus radicaux et les plus originaux de la philosophie des Lumières françaises.