Chapitre 2 Les petites sœurs des Pères : stratégies de légitimation des écrivaines spirituelles aux XVIe et XVIIe siècles

In: L’Autorité de la parole spirituelle féminine en français au XVIe siècle
Author:
Anne Debrosse
Search for other papers by Anne Debrosse in
Current site
Google Scholar
PubMed
Close

Purchase instant access (PDF download and unlimited online access):

$40.00

Résumé

L’article propose une mise en lumière des trois principales stratégies de cautionnement de l’écriture féminine religieuse et spirituelle. L’audace d’écrire se justifie par les demandes d’un garant masculin, par l’injonction divine ou par l’aide à apporter aux lecteurs et lectrices désireux de mener une vie spirituelle. Dans un certain nombre de cas, aucune légitimation ne se lit dans les textes ni dans les paratextes.

Il apparaît que les autrices spirituelles utilisent peu de références à des modèles littéraires, qu’ils soient masculins ou féminins, à l’instar de leurs soutiens dans les hommages et les paratextes. Or, pour les écrivaines profanes, le recours à un modèle est un lieu commun. Ce déséquilibre est remarquable, alors même qu’il y a l’antécédent Proba, très peu évoquée. Ces autrices pouvaient cependant s’attribuer ou se voir attribuer des modèles, dont il faut souligner l’aspect incongru pour nous ou inhabituel pour leurs contemporaines profanes. La deuxième partie de l’article présente un certain nombre de cas de religieuses ou d’écrivaines spirituelles qui ont pris Sappho comme contre-modèle mais aussi comme modèle. D’autres encore semblent préférer des antécédents masculins (David chez de Marquets), choix insolite au regard de ceux des autrices profanes, qui étaient principalement comparées à des femmes, sans qu’intervienne de généalogie littéraire masculine.

Abstract

This article proposes an overview of the three main strategies of legitimizing religious and pious women’s writings: a male request, God’s call, or a response to readers searching for spirituality in the conduct of their lives. In some books, no legitimation can be found at all, in neither texts nor peritexts.

It appears that literary models, both masculine and feminine, are not often used by women spiritual writers nor by their supporters in homages and peritexts. Their profane counterparts usually made the opposite choice. This discrepancy is particularly striking since Proba exists but is rarely mentioned. Women spiritual writers could nevertheless take or be assigned models which could be puzzling to our eyes or unusual for contemporary profane women writers. The second part or this paper shows a panel of nuns and pious women writers who selected Sappho as a counter-model but also as a model. Others seem to prefer ancient male writers (David in de Marquets’ work), an uncommon choice compared to those of profane women writers, who chiefly were in correspondence with ancient women writers, without any masculine literary lineage.

  • Collapse
  • Expand

Metrics

All Time Past Year Past 30 Days
Abstract Views 60 5 0
Full Text Views 6 2 0
PDF Views & Downloads 11 4 0