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Œuvre profane, les Mémoires de Charlotte Arbaleste peuvent cependant être envisagés comme une œuvre spirituelle de méditation de la grâce. L’autrice les considère en effet comme un exercice de méditation de l’expérience vécue. L’écriture de soi s’inscrit alors dans le paradigme de la méditation autobiographique pratiquée par Calvin dans le commentaire des psaumes. Les Mémoires représentent ainsi l’expérience chrétienne de l’incarnation à travers une subjectivité féminine. En montrant le rôle théologique des mères, le texte littéraire permet ainsi à Charlotte Arbaleste d’exercer une position d’autorité spirituelle dans la famille Duplessis-Mornay. En consacrant son récit à la vie de son mari Philippe Duplessis-Mornay, l’écrivaine reste cependant dans une position d’humilité conforme aux attentes de l’Église calviniste dans laquelle elle a eu une place problématique lors de son excommunication à Montauban.
Despite their profane dimension, Charlotte Arbaleste’s Memoirs may be considered as a spiritual meditation dedicated to God’s saving grace. The author presents her work as a meditative exercise on lived experience. Therefore, writing on the self follows the principles of autobiographical meditation practiced by Calvin in his Commentary on the Psalms. The Memoirs thus depict the Christian experience of incarnation from the viewpoint of feminine subjectivity. Emphasizing the theological role played by mothers, the literary text allows Charlotte Arbaleste to claim spiritual authority in the Duplessis-Mornay family. By writing the narrative of her husband Philippe Duplessis-Mornay’s life, she maintains a humble position as befitted a woman in the Calvinist Church, keeping a low profile after she was excommunicated in Montauban.