Purchase instant access (PDF download and unlimited online access):
Proust et Colette, contemporains l’un de l’autre, se sont connus, puis reconnus et appréciés mutuellement. Ils partagent le goût d’une langue sensible et ciselée et ont en commun de nombreuses thématiques. Leur proximité est attestée quant au rapport à la sensation, à la matière, à l’intelligence trompeuse, à la mémoire et à l’évocation nostalgique, dans leurs écrits respectifs, des lieux de leur enfance, Illiers et Saint Sauveur-en-Puisaye, similaires en bien des points. Mais, transposés dans les œuvres en Montigny et Combray, que gardent ces « sites littéraires » des cadres qui les ont inspirés ? Qu’il s’agisse du jeu sur les toponymes ou de la distribution géographique, du rôle de la mémoire ou de la répartition de ces lieux spécifiques dans les écrits des deux écrivains, il s’avère qu’au-delà de l’analogie entre les sujets abordés, les buts poursuivis et les modalités employées diffèrent. Et si l’on a pu à juste titre rapprocher l’écriture utilisée par les deux écrivains pour restituer ces régions de l’enfance, il s’avère que là où Colette a dans son œuvre une approche « vagabonde » des lieux chéris de son enfance, Proust fait de Combray un des piliers de sa poétique et un fil rouge de la Recherche.