Cet article se penche sur un corpus de textes du XVIIIe siècle et sur leur évocation d’un ensemble de métamorphoses – de la Bête en prince dans « La Belle et la Bête », et des chenilles en papillons – qui relèvent soit du domaine du merveilleux, soit de la nature. Prenant comme point de départ l’équivalence établie entre l’enfant et le papillon dans le discours pédagogique de la fin du XVIIe siècle, nous montrons l’existence d’un jeu intertextuel liant des textes provenant de domaines à première vue très différents : théologie, sciences naturelles et entomologie (Swammerdam, Réaumur), sériculture (Boissier de Sauvages), vulgarisation scientifique (Pluche) et surtout littérature de jeunesse (Le Magasin des enfants de Mme Leprince de Beaumont, Les Veillées du château de Mme de Genlis). L’image centrale des chenilles, des papillons, et des jeunes filles en fleurs amène ainsi une réflexion sur la place du merveilleux dans la littérature de jeunesse et sur le but de toute éducation par la littérature.