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Since his debut with the short story “La Cale” in 2014, Mohamed Mbougar Sarr's texts have enjoyed increasing success. Terre ceinte in 2015, Silence du chœur in 2017 and De purs hommes in 2018 have all won major literary prizes. Finally, in 2021, with La plus secrète Mémoire des hommes, the jury for the Prix Goncourt opted for a novel that offers a subtle, detailed and lucid literary metareflection on the history of African literature and the Parisian literary milieu. This volume seeks to shed light on the narrative modalities that allow the author to transform politics into literature, but also to situate his work in the current literary context.
Since his debut with the short story “La Cale” in 2014, Mohamed Mbougar Sarr's texts have enjoyed increasing success. Terre ceinte in 2015, Silence du chœur in 2017 and De purs hommes in 2018 have all won major literary prizes. Finally, in 2021, with La plus secrète Mémoire des hommes, the jury for the Prix Goncourt opted for a novel that offers a subtle, detailed and lucid literary metareflection on the history of African literature and the Parisian literary milieu. This volume seeks to shed light on the narrative modalities that allow the author to transform politics into literature, but also to situate his work in the current literary context.
“Please show me / Where the language will go down”, the Yiddish poet Avrom Sutzkever anxiously asked. Questions surrounding the potential disappearance of Yiddish resonate far and wide, in literary works, personal testimonies, social dynamics, and psychoanalytical inquiries in a range of other languages. The studies gathered in this volume all point at the resulting linguistic confusion as a symptom of historical trauma, singularly combining intimate resonances and collective experiences. They also argue for the necessity to sketch out new ways of thinking about interactions among languages as an essential moment of reckoning with historical tragedies and a productive step towards a more nuanced understanding of issues of multi-culturalism and plurilingualism as an essential feature of our times.
“Please show me / Where the language will go down”, the Yiddish poet Avrom Sutzkever anxiously asked. Questions surrounding the potential disappearance of Yiddish resonate far and wide, in literary works, personal testimonies, social dynamics, and psychoanalytical inquiries in a range of other languages. The studies gathered in this volume all point at the resulting linguistic confusion as a symptom of historical trauma, singularly combining intimate resonances and collective experiences. They also argue for the necessity to sketch out new ways of thinking about interactions among languages as an essential moment of reckoning with historical tragedies and a productive step towards a more nuanced understanding of issues of multi-culturalism and plurilingualism as an essential feature of our times.
Résumé
Le roman Terre ceinte de Mohamed Mbougar Sarr, paru en 2014, a le mérite d’aborder une réflexion sur l’engagement face à l’indicible, plus précisément sur une résistance quotidienne menée par une élite d’intellectuels qui, par la prise de parole clandestine, tient tête à l’occupant pour ne pas la perdre. Dans cet article, nous proposons de saisir les marques de la résistance et de l’agentivité de certains protagonistes soumis au pouvoir totalitaire et sanguinaire du régime mené par des djihadistes, le groupe de la Fraternité. Il s’agira d’examiner l’impact de leurs efforts, actifs ou passifs, notamment les postures politiques, morales et intimes qu’ils adoptent face aux exécutions sommaires, à l’enfermement, à l’humiliation, au silence. Ainsi, l’action menée par Malamine Camara et ses six autres compagnons de résistance, les combattants du verbe puisqu’ils contestent l’autorité de la Fraternité à travers la diffusion d’un journal clandestin, incarne un idéal de force ainsi qu’un sens du sacrifice tout aussi courageux et touchant que l’échange épistolaire entre Sadobo et Aïssata, les mères de Aïda et de Lamine, le couple condamné à mort. Leurs lettres rythment le roman et témoignent d’une souffrance individuelle indéfinissable qu’elles partagent à travers des mots et un « je » libéré qui se dévoile malgré les interdits du dehors. Enfin, la présence de l’auteur implicite et impliqué qui à travers un narrateur omniscient et plusieurs protagonistes apporte des pistes de réflexion créatives et esthétiques pour véhiculer du sensible, dénoncer la terreur, éduquer et éveiller la conscience du lecteur.
Résumé
Le roman Silence du chœur de l’auteur sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est caractérisé par la polyphonie. L’auteur varie non seulement les instances narratrices mais également la focalisation pour inclure un maximum de points de vue dans son œuvre. De plus, il y inclut différents genres : un récit de voyage, des articles de presse et une pièce de théâtre. Le présent article se propose de montrer que Sarr accentue avec ces procédés l’importance d’une variété et d’une diversité de voix pour assurer la transmission du message proféré. Dans un premier temps, il sera question des réflexions de nombreux personnages sur les limites du langage et les conditions d’une communication réussie. Celle-ci dépend autant de l’(in)dicibilité de ce que l’on veut transmettre que de la disposition de l’autre à écouter et à comprendre. Puisque la façon de s’exprimer joue également un rôle important, il s’agira ensuite d’examiner les différents moyens que Sarr exploite au niveau de la construction de son texte, à savoir les différents genres. Dans ce contexte, l’accent sera mis sur les fonctions de ces genres pour démontrer que certains évènements ne peuvent être racontés qu’en utilisant le genre approprié. À travers chaque genre, Sarr souligne, par ailleurs, l’importance de la transmission et de la médiation. Cet article établira, finalement, que la littérature peut servir de moyen de transmission et de mémoire capables de briser le silence du chœur des migrant·e·s.