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This collection focuses on the specific issue of controversy as a cross-sectional aspect of contemporary children’s and YA literature, in a spectrum stretching from national experiences, to explore the impact of specific historical, economic and social environments on the rise of controversies; to inter-national exchanges in which controversies are generated specifically by the interactions between cultures; to international contexts that deal with controversies relevant on a global scale. By adopting controversy as an adjustable lens for a joined consideration of literary themes, narrative or aesthetic solutions, translation choices, publishing and marketing decisions, and discursive practices, the volume establishes a diversified collection of chapters that offers new insight into functions of children’s and YA literature in contemporary culture.
Memory, Identity and the Haunted Imagination in Contemporary Literature and Art
How does the spectre appear in Icelandic literature and visual art created in the aftermath of the economic crash in Iceland in 2008? Why does it emerge at that specific point in time and what can it tell us about repressed collective memories in Iceland? The book explores how the crash becomes an implicit background setting in novels that address the silences and gaps of the family archive, and how crime fiction employs generic features of horror to explicitly tackle the ghosts residing in the lost homes of the financial crash. Spectral space is an apparent theme of cultural memories produced in times of crisis, and the book explores how this is made apparent in visual art of the period.
Anna Langfus a contribué à un renouvellement majeur de la littérature de la Shoah, qui, avant ses publications, était largement dominée par le récit du témoin. Elle est l’auteure de pièces de théâtre et de trois romans : Le Sel et le soufre (1960), Les Bagages de sable (1962), lauréat du prix Goncourt, et Saute, Barbara (1965). Bien qu’ayant vécu les horreurs du génocide, elle n’a pas exprimé sa souffrance par l’autobiographie. Dans son œuvre elle explore, sans pathos, la tragédie des survivants atteints par ce qu’elle appelle « la maladie de la guerre ». Ce livre étudie, entre autres, la spécificité des textes de Langfus. Ecrits à une époque où prévalait l’ethos de la victimisation, de la repentance et parfois du manichéisme, ils nous invitent à tenir à distance toute idéalisation ou fausse consolation.

Anna Langfus participated in a major renewal of Holocaust literature which had been mainly testimonial and witness-focused prior to her publications. She is the author of theater plays and of three novels: Le Sel et le soufre (1960), Les Bagages de sable (1962), awarded with the Prix Goncourt, and Saute, Barbara (1965). She experienced the horrors of the Holocaust, but she refused to express her grief through autobiography. Through her work she explores, without pathos, the tragedy of those who survived, and what Anna Langfus herself calls “la maladie de la guerre”: the war disease. This books examines, among other issues, the specificity of Langfus’s texts. Written at a time when an ethos of victimization, repentance, and sometimes Manichaeism was dominant, Langfus’s they urge us to keep any form of idealization or false consolation at a distance.

Résumé

Avec Les Lépreux, Anna Langfus a créé la première pièce en langue française sur la Shoah (1956). Par la suite, pour présenter la Shoah, Anna Langfus investira le genre du roman qui lui donnera une reconnaissance littéraire, en particulier grâce au Sel et le soufre et aux Bagages de sable. Le passage du drame au roman révèle qu’Anna Langfus recherche une adéquation entre le genre littéraire et la manière dont elle veut traiter sa problématique centrale qui articule le rapport entre la terreur nazie et les familles juives polonaises qui l’ont vécue. Il semble bien qu’elle trouve que le genre dramatique ne permette pas véritablement de dire l’étendue et l’intensité des persécutions, et qu’il ne favorise pas non plus l’expression de l’expérience intime de la terreur. Mais plus profondément, lorsqu’elle crée Les Lépreux, Anna Langfus hérite d’une forme théâtrale, celle du drame, qui est en crise depuis la fin du XIX e siècle et qui s’oriente de plus en plus vers le roman, en renonçant à la mimésis théâtrale et aux structures traditionnelles du texte dramatique. On parle de romanisation du drame. Dans cet article, on analysera donc l’identité générique des Lépreux pour mettre en lumière les caractéristiques de l’écriture dramaturgique d’Anna Langfus. On examinera également les liens qui existent entre Les Lépreux et Le Sel et le soufre, afin de mettre en lumière les apports du roman par rapport au drame.

In: Anna Langfus, la Shoah, le silence et la voix
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Résumé

L’auteur présente la diversité des accueils de l’œuvre d’Anna Langfus, en France, au début des années 1960. Si certains critiques, tel Claude Roy, comparent son personnage central, Maria, à « l’étranger » de Camus, aux héros « lazaréens » de Jean Cayrol ou à certaines femmes de Marguerite Duras, d’autres discutent le statut de ces textes. Sont-ils des romans ou des témoignages ? Une discussion récurrente que semble alimenter l’époque. S’ajoute le fait que Maria n’incarne pas une figure héroïque et résistante dont rêvent certains commentateurs. Le désespoir, la solitude de la victime et des rescapés, qui plus est d’une femme, ce qu’elle appelle la « maladie de la guerre », ne les intéressent guère.

In: Anna Langfus, la Shoah, le silence et la voix
Author:

Résumé

Jean-Yves Potel présente les circonstances qui l’ont conduit à rédiger la première biographie d’Anna Langfus. Il montre comment il a rassemblé des sources (archives et témoignages), comment il les a ensuite contextualisées et confrontées aux déclarations et intentions de l’auteure. Ce qui lui a permis une lecture de l’œuvre sur le thème de la disparition, et de réhabiliter son entreprise de transmission.

In: Anna Langfus, la Shoah, le silence et la voix

Résumé

Maria, la jeune héroïne du Sel et le soufre et des Bagages de sable, seule survivante du génocide juif dans sa famille, n’est pas folle ; cependant, elle est victime de fréquentes hallucinations. Depuis la fin de la guerre, orpheline, veuve et loin de sa patrie, dans la solitude de sa chambre parisienne, Maria reçoit presque quotidiennement les visites fantomatiques non désirées de ses parents, de son mari et de sa belle-famille. Ils la questionnent, puis discutent et la conseillent. Agacée et irritée par leurs questions, commentaires et suggestions, elle tente d’éviter leur présence, les priant de la laisser vivre en paix. Dans ce travail, qui combinera littérature et psychanalyse, nous tenterons de comprendre son comportement, ses sentiments et sa façon de penser, mais aussi d’analyser le sens donné à la figure des revenants qui l’empêchent de reconstruire sa vie. Le comportement de Maria, après la mort tragique de ses proches, s’éclaire notamment à la lecture des travaux menés par Nicolas Abraham et Maria Torok, réunis dans L’Écorce et le noyau (1987), notamment ceux concernant le traumatisme, les secrets honteux, la problématique du deuil, l’identification à un autre et l’enterrement d’un vécu inavouable. Cette approche psychanalytique permet de réfléchir aux effets de l’expérience liée à la traversée d’un génocide et à la survie, ainsi que d’analyser les effets de la torture et de l’enfermement sous des dictatures.

In: Anna Langfus, la Shoah, le silence et la voix
In: Anna Langfus, la Shoah, le silence et la voix
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Résumé

L’article se propose de présenter une lecture pirandellienne du théâtre inédit d’Anna Langfus en analysant les problèmes identitaires des personnages. Ces derniers tiennent à vivre dans l’illusion et à ne pas montrer leur vrai visage. Pour cela, ils s’inventent souvent une personnalité fictive et se livrent au jeu des apparences, pour détourner leur regard de la vie, devenue trop pénible. Ce qui rapproche l’œuvre des deux auteurs, c’est aussi le rôle de la société, qui oblige les individus à se conformer aux conventions sociales et rejette ceux qui refusent de s’y plier. Considérés comme des fous, ceux-ci sont alors condamnés à vivre en marge de la société. Comme dans l’univers pirandellien, dans celui de Langfus, l’homme est toujours en procès, et c’est la société qui le juge et rend le verdict.

In: Anna Langfus, la Shoah, le silence et la voix

Résumé

Les romans de Langfus s’ancrent dans des topographies concrètes et abondent en descriptions de villes, villages, forêts, plaines, paysages ; du climat et des saisons. Ce ne sont pourtant pas les descriptions neutres, mais plutôt les figures de l’imaginaire qui rendent compte du caractère territorial de l’expérience (in)humaine. L’objectif principal de cet article est d’étudier – dans la perspective de géophilosophie de Deleuze et Guattari – cette spatialité qui organise l’univers romanesque et l’imagination narrative de l’écrivaine. Elle cache plusieurs sens en traduisant l’hostilité du monde extérieur, son inintelligibilité et l’aliénation des sujets observants et parlants. Et c’est précisément cette relation entre les prises de positions spatiales et un profond égarement existentiel des sujets parlants qui constitue le point central de mon intérêt dans cet article.

In: Anna Langfus, la Shoah, le silence et la voix