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Résumé

Après avoir pris en compte le constat de l’impuissance du dire littéraire qui est présent depuis toujours chez les écrivains explicitant leurs difficultés à écrire, ou chez les critiques remarquant que le littéraire se pervertit, je propose de faire un pas de côté pour mettre en relief plutôt les puissances de la littérature, pour pointer l’attention sur la diffusion de pratiques diverses menées dans des espaces qui n’ont pas traditionnellement une vocation littéraire. Par deux plongées dans les activités sur la scène d’Emmanuelle Pireyre avec ses conférences performances et dans celles de Lisette Lombé avec le slam et avec le phototexte, je mettrai en relief que la littérature se ressource et démontre sa vitalité, par le froissement avec la réalité et la confrontation avec le public, dans des dispositifs variés et hybrides.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance
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Résumé

L’article se propose de montrer comment, dans les Contes drolatiques de Balzac, l’impuissance sexuelle, si elle renvoie d’abord de manière symbolique aux littératures mourantes du temps présent et aux écrivains mélancoliques, permet également de penser l’histoire et de figurer l’échec et le pessimisme de l’auteur face à ce premier dix-neuvième siècle. Balzac proposerait une leçon semblable à celle que l’on peut lire ici et là dans La Comédie humaine sur le devenir de l’individu moderne et de l’autorité du pouvoir, mais le genre du conte permet de proposer une sorte de pas de côté et de traiter ce sujet de manière oblique.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance

Résumé

Alors que disparaissent aujourd’hui les derniers témoins directs de la Shoah, c’est précisément la recherche de la forme la plus adéquate pour raconter l’indicible et les tourments d’une mémoire absente qui inspire l’acte remémoratif de la « génération d’après ». Parmi les techniques narratives exprimant la rhétorique du vide et la (im)puissance de la littérature dans les textes postmémoriels, j’ai choisi de concentrer mon attention sur la stratégie de l’annotation et sur la présence de la note, élément périphérique et paratextuel. Progressivement, d’abord à travers des œuvres qui proposent des annotations intertextuelles sans que les notes soient présentes, puis par le biais de textes notulaires et, pour finir, à travers des notes sans texte, je démontrerai que les différentes stratégies narratives concourent vers la même finalité, celle de dire ‘entre’ les mots et d’exhiber le vide sans le combler.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance
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Résumé

Les recherches que Queneau entreprend à la Bibliothèque nationale de France pour construire son ouvrage d’érudition sur les Fous littéraires s’entrecroisent avec la rédaction des Enfants du Limon, des Derniers jours et du Chiendent. À partir de l’échec de l’Encyclopédie des sciences inexactes, premier titre donné par Queneau à son ouvrage sur les fous littéraires, dans les romans cités, et dans bien d’autres encore (Le Vol d’Icare, Gueule de Pierre), les personnages-écrivains confrontés aux problèmes de leur création permettent la mise en scène du processus d’écriture où le manuscrit est tantôt objet de fiction tantôt objet réel. D’ailleurs, lorsque Queneau transforme ses écrits sur les fous littéraires en texte de seconde main cité dans les Enfants du limon, il réalise plus qu’une simple opération d’architecture narrative. Conçu comme œuvre d’érudition, le texte change de statut, se superpose et s’intègre à la narration suivant les étapes de rédaction de l’Encyclopédie de Sciences inexactes du proviseur Chambernac, personnage du roman de Queneau. Ainsi, la référence explicite à l’acte de raturer et l’inclusion des manuscrits dans la narration permettent la mise en fiction de toutes les virtualités du texte toujours en dialogue avec sa dimension avant-textuelle. En parcourant ses romans et par l’analyse de certains documents avant-textuels nous essaierons de démontrer que l’échec de son projet sur les Fous littéraires a contribué à la création du leitmotiv du roman raté qui devient une machine à fictions et permet à Queneau d’explorer le désir de l’écriture qui ne peut pas se réaliser et la virtualité créatrice du texte.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance
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Résumé

L’article revient sur le mythe de la vie de Marcel Proust coupée en deux : une première partie oisive et marquée par l’impuissance et une seconde laborieuse et au service de la création de la Recherche. Si la publication posthume du Jean Santeuil, du Contre Sainte-Beuve, puis des soixante-quinze feuillets infirme l’hypothèse de l’auteur d’un seul livre, il est non moins vrai que ces projets inachevés portent la trace de l’inhibition. Le manque de volonté est par ailleurs au cœur de Les Plaisirs et les Jours. Dans « Violante ou la mondanité », dans « La Confession d’une jeune fille » entre autres, l’impuissance marque la vie de l’héroïne, derrière laquelle se laisse deviner le quotidien de Marcel Proust, et désole celle de leurs parents. Cet article vise donc à reconstituer la réalité à la base du mythe de l’impuissance chez Marcel Proust. La première partie de l’article analyse les raisons et les occurrences de ce manque de volonté, à la fois thème littéraire et réalité de la vie de l’auteur. Dans la deuxième partie, l’article vise à mettre en lumière la difficulté de l’auteur d’écrire un roman biographique ayant pour thème l’irrésolution du héros. La forte ressemblance entre Jean et l’auteur fait échouer le projet de publication de Jean Santeuil. La troisième partie montre enfin le passage à l’acte : désorientant sa biographie, racontant une vie au seuil de la mort, Marcel Proust peut écrire une œuvre ayant pour thème le manque de volonté qui avait jusqu’alors entravé sa vie.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance

Résumé

Le journal d’Amiel rédigé pendant quarante ans au rythme de plusieurs pages par jours est une lutte quotidiennement renouvelée contre le sentiment d’une impuissance de la volonté et d’une incapacité à maîtriser sa « vie organique » que s’efforcent de conjurer les innombrables exhortations entremêlées de listes de choses à poursuivre et d’exercices à pratiquer selon un mode d’écriture conçu comme exercice spirituel. Le journal est à la fois un acte quotidien de restauration de soi et le témoin inexorable de la défaite quotidienne de la raison et de la volonté dans la conduite de sa vie. L’enfermement dans la relation spéculaire rend le sujet incapable d’action, le réduisant à la « monomanie de l’impuissance absolue ». Mais renoncer à l’affirmation de sa puissance est en effet aussi une forme de liberté – affirmation d’une douceur contemplative face à la brutalité du monde contemporain –, de l’inertie, de la stérilité face à l’éthique capitaliste de la productivité et de l’utile. Le journal devient l’espace d’une dispersion qui ne débouche sur rien, mais cette impuissance de l’œuvre est aussi le point de départ d’une écriture nouvelle – prose poétique de la passivité, du renoncement et de la vie contemplative.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance
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Résumé

L’imaginaire de l’impuissance sexuelle joue un rôle non négligeable dans le roman français des années trente. Considérée dans ses significations à la fois physiques et symboliques, l’illustration du fiasco renvoie, cependant, à un plus vaste sentiment d’insuffisance, lié à une interrogation sur les possibilités d’autodétermination demandées au sujet. Si la littérature de cette époque réfléchit à la condition d’un être humain placé devant une chute inédite des valeurs, le thème de l’impuissance rappelle le profond clivage existant entre prétention à l’action et conscience d’une paralysie constitutive. Dans l’univers romanesque de Drieu la Rochelle, par exemple, la crise de la sexualité renvoie à une identification petite-bourgeoise qui ne sera contrastée qu’au prix d’une dérive violente et antimoderne. Chez Malraux, en revanche, l’impuissance donne l’occasion pour réfléchir sur la dialectique entre mythe de l’aventure individuelle et révolution politique. Finalement, des écrivains comme Montherlant et Simenon voient dans la sexualité décevante l’occasion pour découvrir un étrangement au monde qui, dans certains cas, semble anticiper une certaine perception existentialiste de la réalité. Au sein d’une conjoncture marquée par les inquiétudes sociales, les malaises existentiels et les involutions politiques, la diffusion d’un tel imaginaire est d’ailleurs inséparable d’une interrogation sur le sens même de l’écriture. De ce point de vue, la défaillance sexuelle ne se borne pas à traduire une incapacité d’action qui pèse sur le sujet, mais transpose le spectre d’inconsistance qui, à ce stade, semble menacer le discours littéraire face aux événements sinistres de l’Histoire.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance

Résumé

Jeune dandy, Jean de Tinan (1874-1898) publie, en 1894, un court récit intitulé Un document sur l’impuissance d’aimer qui devient son premier témoignage d’un malaise et d’un destin sentimental plutôt funeste. Dès les premières pages, Tinan mêle ainsi biographie et écriture et fait de ses œuvres le miroir d’une désillusion amoureuse et d’un questionnement professionnel qui ne cesse de caractériser l’ensemble de ses textes. L’impuissance d’aimer – véritable leitmotiv tinanien – est précisément le premier symptôme de sa « faille au cœur » qui le fera sombrer d’une néphrite cardiaque à l’âge de vingt-quatre ans. Au fil de ses œuvres, Tinan nous démontre que sa carrière n’est pas exclusivement liée aux chagrins d’amour, mais qu’elle s’élargit également au domaine de l’écriture et à la frustration d’une création littéraire hasardée qui se révèle dès ses débuts bien laborieuse, variée et complexe. En quête permanente d’un modèle, d’un style et surtout d’un genre approprié et promis au succès, Jean de Tinan s’approche au monde des écrivains avec beaucoup d’incertitude et préfère, avant de passer au grand genre du roman, les sous-genres expérimentaux de l’essai, de l’Annotation sentimentale (1895), du conte, de la chronique et surtout de l’écriture de sous-traitance auprès des ateliers Willy où il travaille en tant que prête-plume. Lancé comme un véritable défi à son propre destin, Penses-tu réussir ! ou les diverses amours de mon ami Raoul de Vallonges … (1897) reste le roman phare de Jean de Tinan puisqu’il condense en ces pages, sous le nom d’un alter ego et le signe d’une impuissance sentimentale et scripturale, l’autobiographie « voilée » d’un archétype masculin fin de siècle partagé sans cesse entre sensibilité et audace, sexe et tendresse.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance

Résumé

L’impuissance est au cœur de l’approche esthétique de la poésie comme aporie chez Samuel Beckett et Georges Bataille. Provenant d’un refus, la négation aporétique met l’impuissance au cœur de l’impasse et de l’impossibilité de cette écriture qui situe son principe de création dans la mise en scène de sa propre destruction. Destruction qui aboutit à l’exhibition paradoxale de son absence. Le poète impuissant se confronte à une quête impossible puisqu’à la recherche de sa voix il se retrouve sans voix, dans une impasse poétique qui devient une véritable poétique de l’impasse inachevée, inachevable toujours à recommencer, dans une recherche infinie, genèse de sa création (a)po(r)étique.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance
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Les œuvres de Michel Chaillou manifestent toutes une vocation autobiographique. Parfois l’auteur se cache derrière ses personnages, qui rappellent ou évoquent des traits de sa personnalité (Jonathamour, 1968) ; parfois il prend la parole ouvertement, comme dans Le Sentiment géographique (1976) ; parfois il se sert d’un genre qu’il a lui-même défini comme « demi-autobiographies », des textes qui contaminent habilement la réalité avec la fiction, le vécu authentique avec le fantasmatique, et qui ont comme protagoniste un double littéraire : Samuel Canoby. Entre 1989 et 2011, Samuel devient l’écran derrière lequel se réalise une stratégie d’effacement, un processus de dissimulation, de déguisement, voire d’anéantissement de l’empreinte personnelle de l’auteur. Ce double littéraire est le protagoniste de cinq romans « demi-autobiographiques » dans lesquels Chaillou reprend des morceaux de son passé et de sa mémoire pour les contaminer avec des éléments fictionnels. Au bout de ce parcours une date, 2004, année de publication de 1945, un récit emblématiquement dédié à Samuel. Ce texte représente une véritable « année zéro » pour la vie personnelle et littéraire de Michel Chaillou parce qu’en prenant la parole il décide de ne plus se cacher derrière Samuel pour laisser parler la sourde douleur qui l’accompagnait depuis son enfance. Dans 1945, il évoque en fait un véritable trauma entrevu et perçu dans ses ouvrages antérieurs qui révélaient donc toute son impuissance, son impossibilité à le nommer ouvertement sinon à travers le filtre de Samuel. L’étude met en évidence les étapes du parcours « thérapeutique » que Chaillou a accompli, à travers l’identité fictive de Samuel et la matière « demi-autobiographique » mise en scène dans les trois romans publiés entre 1989 et 1995, pour sortir d’une impasse, pour l’emporter sur la résistance, voire l’impuissance, à dire, à reconnaître et à assumer son passé douloureux.

In: Figurations et pouvoirs de l’impuissance