Chapitre 5 Observations

In: Les manuscrits arabes des lettres de Paul
Author:
Sara Schulthess
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1 Introduction

Nous proposons dans ce chapitre quelques observations sur la base des données récoltées au chapitre 41. Notre approche s’inscrit dans une perspective de « codicologie quantitative », avec des limitations. L’approche quantitative en codicologie trouve ses débuts dans les années 60 et les essais publiés en 1980 de Carla Bozzoli et Ezio Ornato constituent un des ouvrages fondateurs2. Dans le premier essai, l’analyse des données codicologiques récoltés sur un grand nombre de manuscrits permet une analyse de l’évolution de la production du livre médiéval en France du Nord ; les deux essais suivants concernent les dimensions physiques des manuscrits.

Nous pensons que trop souvent – pas toujours – l’étude du manuscrit n’a été conçue que de manière auxiliaire ou élitaire : tantôt simple moyen d’accès à l’histoire intellectuelle, tantôt sujet de monographies consacrées à un petit nombre d’objets d’art, jugés dignes d’intérêt parce qu’ils se détachent de leurs milliers de congénères fabriqués à petits moyens. C’est pourquoi nous avons opté pour une approche inversée : l’histoire intellectuelle devient, le cas échéant, un moyen d’accès à l’histoire du livre, et tout notre intérêt est concentré sur la foule anonyme des manuscrits qui peuple les rayons de nos bibliothèques. Combien de livres a-t-on écrit à telle ou telle époque du Moyen Age ? À quel prix ? Par quelles techniques ? Ce sont là les principales questions que nous nous sommes posées en essayant de replacer le manuscrit dans son environnement matériel3.

Dans notre cas, notre approche restera modeste. D’une part, nous travaillons avec un corpus réduit (197 manuscrits contre 6200 manuscrits chez Bozzoli et Ornato, par exemple). D’autre part, nous n’abordons pas, par exemple, les aspects strictement physiques, comme la question des cahiers des manuscrits ou de la dimension des feuillets (à l’exception du matériel, voir point 8). Enfin, nous débordons du cadre codicologique, vu que nous nous intéressons aussi aux aspects textuels du manuscrit (en ce qui concerne le contenu au point 4, ou les Vorlagen au point 5). Nous développons donc dans ce chapitre 5 les sujets suivants : les lieux de conservation, les dates et l’évolution de la production, le contenu des manuscrits, les Vorlagen des traductions, les langues utilisées, le support matériel et les copistes.

2 Bibliothèques

Les 197 manuscrits identifiés dans notre travail sont répartis dans 46 bibliothèques différentes. La bibliothèque qui contient le plus grand nombre de manuscrits est la bibliothèque du Patriarcat copte orthodoxe, avec 39 manuscrits arabes des lettres de Paul. Cette collection est plutôt récente, une grande partie de ces manuscrits (15 manuscrits) ayant été copiés au 18e s. Les manuscrits les plus anciens de la collection datent du 13e s. ; le plus ancien manuscrit daté a été copié en 1253 (Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 154). En ce qui concerne les bibliothèques orientales, les autres collections importantes se trouvent dans la bibliothèque du Monastère Sainte-Catherine au Mont Sinaï (18 manuscrits) et dans la bibliothèque du Musée copte au Caire (13 manuscrits), dans la bibliothèque du Centre franciscain des études chrétiennes orientales au Caire (6 manuscrits) et dans la bibliothèque du Patriarcat copte catholique au Caire (5 manuscrits). Les autres bibliothèques possèdent moins de 5 manuscrits. On notera que la collection de la bibliothèque du Monastère Sainte-Catherine est composée de manuscrits particulièrement anciens du 9e ou 10e s.4

On trouve également une grande partie des manuscrits dans des bibliothèques européennes. La bibliothèque apostolique du Vatican abrite 22 manuscrits. Les collections de la British Library (10 manuscrits), de la bibliothèque nationale de France (10 manuscrits), de la Bodleian Library (7 manuscrits) et de la bibliothèque universitaire de Cambridge (7 manuscrits) sont ensuite les plus importantes. Les autres bibliothèques possèdent moins de 5 manuscrits. La bibliothèque apostolique du Vatican contient le Vat. Ar. 13, qui date certainement du 9e s., et un double feuillet arabo-latin (Vat. Lat. 12900) datant probablement aussi du 9e s. On trouve à la bibliothèque nationale de France le manuscrit Paris BNF Arabe 6725, dont des fragments des lettres de Paul sont datés de 902.

3 Dates

3.1 Limites

Les observations sont ici faites sur les manuscrits arabes des lettres de Paul tout en considérant également les informations à notre disposition sur les manuscrits des évangiles. Il est fort possible que ces observations s’inscrivent dans un contexte plus global concernant les manuscrits arabes chrétiens et que des tendances similaires puissent être établies pour la transmission d’autres textes, non bibliques notamment. Cet aspect devrait être approfondi.

Une étude plus complète devrait également pouvoir prendre en compte le nombre de manuscrits qui ont probablement été perdus à travers l’histoire5. De plus, nos observations se basent sur la présence de manuscrits à certaines époques, mais aussi sur leur absence ou leur présence limitée à d’autres ; or une argumentation se basant sur l’absence de manuscrits requiert une grande prudence. Le fait que nous traitions avec un nombre de données réduit rend ces aspects d’autant plus importants (voir ci-dessus, point 1).

Enfin, d’autres facteurs que ceux que nous mentionnons devraient aussi être pris en compte dans l’évolution de la production. Parmi les facteurs importants, il y a notamment les facteurs économiques, comme le coût de production du manuscrit, comme le montrent Bozolli et Ornato dans l’étude quantitative sur le livre médiéval en France6. Cet aspect dépasse cependant le cadre de notre étude.

3.2 Remarques générales

Les manuscrits arabes des lettres de Paul qui nous sont parvenus ont étés produits dans une période s’étendant du 9e au 20e s. Durant ce temps, la production a été inégale. Un graphe du nombre de manuscrits par siècle permet d’observer trois « pics », au 9e s., au 13e s. et au 18e s.7

FIGURE 6
FIGURE 6

Nombre de manuscrits par siècle

Si l’on prend en considération les manuscrits qui sont datés (99 manuscrits), le graphe par siècle qui en résulte suit les mêmes tendances :

FIGURE 7
FIGURE 7

Nombre de manuscrits datés par siècle

Le premier pic du 9e s. comprend les manuscrits les plus anciens conservés. Ils sont le fruit de l’arabisation progressive des communautés chrétiennes à la suite de l’arrivée de l’Islam et de la langue arabe. La recherche s’accorde pour dire que les communautés melkites8 ont été plus promptes à adopter la langue arabe, du moins comme langue d’écriture, comme le note Pierre Lory : « Les écrivains melkites cessèrent pratiquement d’écrire en grec à partir du 9e s, et les écrivains jacobites égyptiens n’écrivirent plus en copte à partir du 11e s. […] En revanche, les écrivains jacobites syro-mésopotamiens et les nestoriens continuèrent à écrire en syriaque jusqu’à la fin du 13e s. […] »9 Le passage facilité du grec à l’arabe peut être dû à une perception moins « identitaire » de la langue d’Église, le grec, d’autres langues étant déjà utilisées dans les communautés monastiques10, contrairement aux autres églises orientales qui semblent avoir montré plus de résistance. Comme Griffith l’explique, « […] Syro-Palestinians, largely Melkite in religious confession, like their brothers in Alexandria, were left without the comfort of a full church life in an indigenous language, i.e. in Coptic or Syriac […] This fact must have aided the Arabicization of Christianity in Palestine. »11 C’est ainsi que les témoins les plus anciens contenant des traductions du Nouveau Testament semblent avoir été faits dans un contexte melkite12 et se trouvent aujourd’hui dans la bibliothèque du Monastère orthodoxe de Sainte-Catherine13. Ce premier pic du nombre de manuscrits peut sembler moins conséquent que les deux suivants ; il est cependant fort possible que davantage de manuscrits de cette période plus ancienne ne nous soient pas parvenus (voir ci-dessous, point 3.3).

Par la suite, l’Église copte se montra très productive : « The transition from Coptic to Arabic in spoken language also led to a very active tradition of translation and elaboration of Coptic texts into Arabic. »14 Graf identifie le 13e s. à un « âge d’or » de la littérature arabe parmi les Coptes15, auquel peut correspondre le deuxième pic de production de notre graphe. Sur les 23 manuscrits datant du 13e s., 10 au moins proviennent probablement d’Égypte. Le 13e s. semble avoir été une période clémente pour l’Église copte, notamment sous le règne du sultan ayyoubide al-Kāmil (1218-1238). La situation change pour les coptes avec la prise de pouvoir des Mamlouks (1251) et leur situation ira en se dégradant durant les siècles qui suivirent16. Cette situation nouvelle explique peut-être la diminution du nombre de manuscrits au 15e s.

La renaissance de la littérature arabe chrétienne au 17e-18e s. pourrait expliquer le troisième pic : « Mit Recht kann man von einer Renaissance der christlicharabischen Literatur in dieser zweiten Periode der Geschichte, näherhin im 17. und 18. Jahrh. sprechen. Ihre Anfänge und Voraussetzungen erscheinen schon im 15. Jahrh. »17 Si ces périodes concernent la littérature arabe chrétienne dans son ensemble, avec notamment la littérature de controverse, il est possible qu’elles aient également vu un intérêt renouvelé pour les traductions en arabe. L’augmentation des copies est peut-être aussi liée à l’arrivée dans les communautés orientales des premières éditions du Nouveau Testament en arabe, préparées à des fins missionnaires et pratiques (édition de la Propaganda Fide en 1671 ; édition du patriarche melkite Athanase IV Dabbās d’Antioche en 1706)18.

Il est intéressant de relever que le nombre de manuscrits de notre répertoire (197 manuscrits) est proche de celui de la liste des manuscrits arabes des évangiles de Kashouh, qui répertorie 210 manuscrits. Toutefois, il est important de noter que nous prenons en compte certaines bibliothèques en plus, notamment celles qui se trouvent au Caire. Au nombre de 210 manuscrits des évangiles s’ajoutent donc encore au minimum 50 manuscrits cairotes19. Une évolution similaire quant à la production des lettres de Paul et des évangiles peut cependant être constatée. En effet, le graphe proposé par Kashouh20 est très similaire au graphe de la figure 6 ci-dessus :

FIGURE 8
FIGURE 8

Nombre de AGM par siècle, par Hikmat Kashouh

Il identifie pour les évangiles les mêmes pics de production que ceux identifiés pour les lettres de Paul :

It is clear from the chart above that in the ninth century many manuscripts were produced with a relatively high number surviving. This abundance of literature reflects the intense activity of this period. Another serious endeavour in the copying of the manuscripts seems to have taken place in the thirteenth century and continued to the fourteenth century. The majority of the manuscripts of this period are not fresh translations but copies of earlier ones, some of which have undergone light to moderate corrections. The seventeenth and eighteenth centuries represent the third period of extensive effort in copying and transcribing AGM [Arabic Gospel manuscripts]21.

Nous voyons donc que les lettres de Paul furent traduites puis copiées parallèlement aux évangiles, contrairement à l’avis souvent partagé par les chercheurs (voir chapitre 4, point 1 Introduction) que les lettres de Paul ont été plus tardivement et moins copiées que les évangiles.

3.3 Remarques concernant les manuscrits les plus anciens

Plusieurs des manuscrits les plus anciens sont datés : Saint-Pétersbourg Bibl. Nat. Ar. New Series 327, est daté de 891. Sin. Ar. 151 porte la mention de 867. Toutefois, plusieurs chercheurs supposent que le colophon de Sin. Ar. 151, qui se trouve à la fin des lettres de Paul, aurait été copié ; 867 serait donc la date de la traduction22. Alexander Treiger avance la date de la première moitié du 10e s. pour le manuscrit, au vu de ses similarités paléographiques avec Sin. Ar. 2, un manuscrit contenant la Bible hébraïque en arabe23. En attendant une étude détaillée de la question, nous gardons le laps 9e-10e s. dans le tableau. Nous avons aussi intégré à cette liste des manuscrits anciens Paris BNF Arabe 6725, dont les fragments V et III (15 folios en tout) appartenaient au Sin. Ar. 7324 ; les deux manuscrits réunis contiennent les 14 lettres de Paul. Une réévalution de la date de 902 est nécessaire selon Mark N. Swanson, qui avance l’an 91825. Les datations des autres manuscrits sont des estimations.

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La situation concernant les manuscrits les plus anciens est à peu près comparable pour les évangiles : parmi les manuscrits des évangiles qu’il étudie, Kashouh considère que 13 manuscrits datent du 9e s. – quatre manuscrits remonteraient même au 8e s.26 Parmi ces 13 manuscrits évangéliques, seulement deux manuscrits sont datés : Sin. Ar. New Finds Parch. 14/16, daté de 873 et Sin. Ar. 72, daté de 897. On notera que le catalogue des manuscrits arabes « New Finds » du Sinaï (manuscrits découverts en 1975) n’offre pas d’estimation de date pour les manuscrits non datés27. L’estimation des dates des « New Finds », qui représentent une bonne part des manuscrits anciens avancés par Kashouh, repose sur l’appréciation de ce dernier qui a consulté les manuscrits28. Il est fort possible que certains manuscrits des lettres de Paul du Sinaï dont la date n’a pas été estimée jusqu’à présent puissent venir joindre les rangs des manuscrits du 9e s. Nous pensons notamment à Sin. Ar. New Finds Parch. 40, Sin. Ar. New Finds Parch. 52, Sin. Ar. New Finds Parch. 60, qui ont pour support du parchemin (voir point 7 Matériel).

Enfin, on rappellera que les manuscrits les plus anciens ne sont pas des autographes, comme le souligne Griffith : « In each of the instances that we shall discuss here, scholars have shown that the surviving manuscripts they have studied contain a copy of the original Arabic translation of biblical text ; in no case is it thought that one is dealing with the autograph of the translation as it left the hand of the original translator. »29 Nous discutons cet aspect à propos du Vat. Ar. 13 au chapitre 6, point 3 Description du manuscrit Vat. Ar. 13.

3.4 Remarques concernant les manuscrits du 13e s.30

Les remarques suivantes concernent le pic des 13e-14e s. Nous savons que cette période a connu deux recensions des évangiles :

  • Une recension dite savante ou critique, faite par le savant copte Al-Asʿad Abū al-Faraǧ Ibn al-ʿAssāl. Cette recension est étudiée en détail par Samir K. Samir dans un article de 199431. Il semblerait que Ibn al-ʿAssāl ait utilisé pour sa recension des traductions arabes des évangiles faites à partir du copte, du syriaque et du grec, mais également des textes grecs et des versions coptes et arabes32. Son œuvre date probablement de l’an 1253.

  • Une seconde recension, plus accessible, devenu très populaire et qui est connue aujourd’hui sous le nom de « Vulgate alexandrine » ou « Vulgate égyptienne ». Nous trouvons la Vulgate alexandrine dans de nombreux manuscrits, sans parler de son influence d’autres traductions. C’est cette version qui est éditée par Thomas Erpenius en 161633.

L’histoire de ces recensions reste toutefois floue – il n’est par exemple pas clair si la Vulgate alexandrine existait avant la recension d’Ibn al-ʿAssāl34, ou si, dans la mesure où cette recension était compliquée, la version d’Ibn al-ʿAssāl fut remplacée par la Vulgate35.

Le flou règne également sur une possible recension des lettres de Paul. De manière générale, les chercheurs ne mentionnent ces recensions que pour les évangiles. Or il existe une introduction aux lettres de Paul par un Ibn al-ʿAssāl36. Alexis Mallon, cherchant à clarifier l’identité des trois frères savants coptes nommés Ibn al-ʿAssāl – Aṣ-Ṣafī Abū al-Faḍāʾil, Al-Asʿad Abū al-Faraǧ, Al-Muʾtaman Abū Isḥaq –, attribue la paternité de cette introduction à Al-Asʿad Abū al-Faraǧ, l’auteur de la recension des évangiles, ajoutant : « L’auteur avait sans doute fait pour cette partie du Nouveau Testament ce qu’il avait fait pour l’Évangile, une recension précédée d’une introduction. » Mais selon lui, « [c]ette dernière seule s’est conservée »37. Par la suite, Georg Graf exprime une opinion différente en attribuant quant à lui cette introduction à Al-Mūʾtaman Abū Isḥaq, dont l’œuvre principale est une somme théologique. Quant à la version qui accompagne l’introduction, il en dit ceci : « Die zugrundegelegte Übersetzung ist die der ägyptischen Vulgata »38. Cette affirmation peut prêter à confusion, la Vulgate égyptienne (ou Vulgate alexandrine) désignant d’habitude la version des évangiles. Dans sa classification des lettres de Paul, Graf mentionne bien une version en usage dans l’Église copte en parallèle à la Vulgate alexandrine (voir ci-dessous Vorlagen), mais il pense que celle-ci remonte au 10e s. déjà39.

Bien que cette possibilité ne soit pas soutenue par Graf40, le grand nombre des manuscrits des lettres de Paul copiés à la suite du 13e s. pourrait indiquer que les lettres de Paul en arabe furent également retravaillées, comme les évangiles le furent à cette période. Peut-être Al-Asʿad Abū al-Faraǧ s’est-il aussi penché sur d’autres livres que les évangiles ou que Al-Mūʾtaman Abū Isḥaq s’est intéressé au texte biblique lors de la composition de son introduction. D’autres facteurs ne sont bien sûr pas à exclure, le 13e s. étant de manière générale une période d’intense production de littérature en arabe dans l’Église copte.

4 Contenu des manuscrits

4.1 L’ordre des corpus du Nouveau Testament

Nous présentons ici les contenus des manuscrits en nous concentrant sur les corpus du Nouveau Testament et leur ordre d’apparition dans les manuscrits (E = Évangiles ; A = Actes des Apôtres ; P = Lettres de Paul ; C = Lettres catholiques ; R = Apocalypse). Nous faisons également apparaître dans le graphe les manuscrits lorsqu’ils contiennent une lettre seule complète. Lorsqu’il s’agit seulement de fragments d’une lettre, ceux-ci sont compris dans « autre », car rien n’indique que la lettre se trouvait seule à l’origine. Sous « inconnu » se trouvent les manuscrits dont nous n’avons pas pu déterminer l’ordre des corpus, les informations à ce propos n’étant pas suffisantes.

FIGURE 9
FIGURE 9

Nombre de manuscrits selon l’ordre des corpus

Nous pouvons constater des caractéristiques qui sont communes aux manuscrits grecs du Nouveau Testament. Les Aland décrivent ainsi le cas des manuscrits grecs :

The only characteristic common to the whole manuscript tradition […] is that the Gospels stand at the beginning and the Revelation at the end. Otherwise all variations of sequence occur, e.g., Acts-Paulines-Catholics, Acts-Catholics-Paulines (as in A B C and the majority of the manuscripts), Paulines-Acts-Catholics (as in א [Codex Sinaiticus] and a group of minuscules), Paulines-Catholics-Acts – possibly reflecting theological evaluations or historical hypotheses41.

Ainsi, le principe all variations of sequences occur s’applique aussi aux manuscrits arabes du Nouveau Testament, qui peuvent présenter les corpus a priori dans tous les ordres possibles ; la place des lettres de Paul y est très variable. Nous voyons toutefois que les lettres de Paul sont fréquemment transmises seules (43 manuscrits) – un cas de figure que l’on retrouve également fréquemment parmi les manuscrits grecs42.

Mais c’est surtout le nombre élevé de manuscrits présentant l’inhabituelle combinaison PCA (lettres de Paul, lettres catholiques, Actes des Apôtres) qui peut surprendre (87 manuscrits). Cet ordre serait typique des manuscrits coptes, sahidiques ou bohaïriques43. Il est vrai que la majorité des manuscrits présentant cette disposition se trouvent au Caire (52 manuscrits sur 87 manuscrits PCA). On notera que l’ordre PCA n’apparaît pas avant le 11e s. ; auparavant, on trouve surtout le corpus des lettres de Paul seul (7 manuscrits)44.

Nous trouvons quelques lettres de Paul copiées de manière indépendante : 1 Thessaloniciens dans Naples Bibl. Nazionale Ar. 3 et dans Oxford Bodl. Laud. Or. 24 ; Colossiens dans Cambridge UL Dd. 15.4 ; Philémon dans Hambourg SUB Orient. 19 et dans Oxford Bodl. Arch. Seld. B. 50 sup. Il s’agit toujours de manuscrits « savants » dont l’origine est européenne.

4.2 Autres contenus

Le plus souvent, les lettres de Paul sont transmises avec d’autres corpus du Nouveau Testament, ou seules, selon les compositions que nous venons de décrire. On trouve également souvent des introductions aux lettres de Paul. Parmi elles, l’introduction de Ibn al-ʿAssāl, que nous mentionnons plus haut au point 3.4. Dans plusieurs cas, les lettres de Paul sont accompagnées d’autres textes. Ceux-ci sont de nature variée. On trouve par exemple les Psaumes45, ou encore divers textes de Jean Chrysostome46.

Dans trois manuscrits, Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 215, Madrid BN 3484 et Madrid BN 4971, on trouve parmi les lettres de Paul la lettre aux Laodicéens. Dans les manuscrits madrilènes, elle se trouve entre 2 Thessaloniciens et 1 Timothée. On peut supposer que la traduction, similaire dans les deux manuscrits, a été faite à partir d’un texte latin présentant la lettre aux Laodicéens, comme c’est le cas dans de nombreux manuscrits de la Vulgate47. Dans le manuscrit Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 215, un manuscrit récent de 1937, la lettre est placée après Hébreux, à la fin du corpus paulinien. Graf fait la liste de quelques manuscrits, au contenu varié, contenant cette version arabe ; ces trois manuscrits sont à ajouter à cette liste48.

Quatre manuscrits contiennent une version arabe de la lettre du Pseudo-Dionysius à Timothée sur le martyre de Pierre et Paul49. Une édition de ce texte a été publiée en 1900 par Scott Watson ; celui-ci dit avoir utilisé un manuscrit syrien du 17e s., sans donner toutefois plus d’information à ce sujet. Les manuscrits Göttingen SUB orient. 1256, datant du 13e s., et Cambridge UL Add. 3212, qui pourrait être la suite du Cambridge UL Add. 3213 et donc être daté du 12e-13e s., sont des témoins potentiellement intéressants pour ce texte.

4.3 Ordre des lettres de Paul

Nous trouvons à l’intérieur du corpus des lettres de Paul les deux ordres « classiques » suivants50 :

  • Rm ; 1 Co ; 2 Co ; Ga ; Ep ; Ph ; Col ; 1 Th ; 2 Th ; 1 Tm ; 2 Tm ; Tt ; Phm ; He : Il s’agit de la formation dite « latine »51, présente dans la majorité des manuscrits grecs et dans les versions latines. Elle témoigne de la difficulté d’Hébreux à intégrer le canon du Nouveau Testament52. C’est également l’ordre des lettres de Paul dans les versions syriaques telles que la Peshitta ou l’Harkléenne53.

  • Rm ; 1 Co ; 2 Co ; Ga ; Ep ; Ph ; Col ; 1 Th ; 2 Th ; He ; 1 Tm ; 2 Tm ; Tt ; Phm : On trouvait cet ordre déjà dans la 39e Lettre festale d’Athanase, dans le canon 60 du synode de Laodicée, et dans le codex Vaticanus et le codex Sinaïticus notamment54. La présence de Hébreux entre 2 Thessaloniciens et 1 Timothée est devenue par la suite typique de la tradition bohaïrique55.

FIGURE 10
FIGURE 10

Nombre de manuscrits selon la place de Hébreux

Dans les manuscrits arabes des lettres de Paul, Hébreux se trouve le plus souvent à la fin du corpus paulinien. Cela n’est pas étonnant vu qu’il s’agit de l’ordre devenu majoritaire dans les manuscrits grecs et adopté également dans les versions syriaques. Néanmoins, on trouve souvent Hébreux après 2 Thessaloniciens. Cette dernière composition reflète certainement l’influence de la tradition copte sur les versions arabes. On pourrait donc penser que les manuscrits d’origine copte ont Hébreux après 2 Thessaloniciens. Or plusieurs manuscrits d’origine copte présentent Hébreux en fin de corpus (notamment les manuscrits coptes-arabes Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 141, Londres BL Or. 1318, Vat. Copt. 12). De même, certains manuscrits dont l’origine n’est pas copte ont Hébreux après 2 Thessaloniciens. On notera par exemple le Sin. Gr. New Finds MG 2, un manuscrit grec-arabe du 9e s. Plus étonnant encore est la présence d’Hébreux après 2 Thessaloniciens dans le Venise Marciana Gr. 379, un codex trilingue grec-arabe-latin datant du 13e s.56 et provenant de Sicile.

Le manuscrit Berlin Staatsbibl. Or. Folio 115 est seul à avoir 1 Thessaloniciens suivi de Philémon puis d’Hébreux. Cet ordre, qui n’est pas listé par Frede, est peut-être dû à l’histoire compliquée du manuscrit, qui à la base composait un seul codex avec Berlin Staatsbibl. Or. Folio 116 et Copenhague Kong. Bibl. Or. 1957.

5 Vorlagen selon Graf

La classification selon les différentes Vorlagen dépasse le cadre de notre étude, comme nous l’avons précédemment expliqué (voir chapitre 1). Graf, qui avait déjà connaissance d’une partie des manuscrits composant notre répertoire (131 manuscrits sont cités par Graf), fournit cependant une classification sommaire dans sa Geschichte der christlichen arabischen Literatur58. Il propose les familles de Vorlagen suivantes :

  • Grec (1)59 : Il s’agit des traductions les plus anciennes, faites au monastère Sainte-Catherine ou Mar Saba. Graf réunit dans cette catégorie des manuscrits aux traductions indépendantes les unes des autres, mais qui ont en commun une Vorlage grecque. Graf considère que les lettres de Paul dans Vat. Ar. 13 sont de cette catégorie.

  • Grec (2) : Il s’agit d’une traduction se basant sur un texte grec et qui sera la base de l’édition du patriarche melkite Athanase IV Dabbās en 1706 à Alep60.

  • Syriaque (1) : Graf classe le manuscrit Saint-Pétersbourg Institute of Oriental Manuscripts D226/3 à part ; il s’agirait d’une traduction faite sur la Peshitta, avec des aspects « nestoriens ».

  • Syriaque (2) : Il s’agit de la traduction utilisée par l’Église copte, au côté de la Vulgate alexandrine des évangiles ; c’est cette traduction qui sera éditée par Thomas Erpenius en 1616. Nous ajoutons à cette catégorie les manuscrits cairotes inconnus à Graf que Simaika définit comme « Vulgate égyptienne »61, ainsi que quelques manuscrits inconnus à Graf mais dont le texte est similaire à l’édition d’Erpenius selon les catalogueurs.

  • Syriaque (3) : Cette dernière catégorie comprend les manuscrits provenant aussi du syriaque mais ayant des Vorlagen syriaques différentes des précédentes ou dont le texte n’a pas été étudié par Graf.

  • Copte (1) : Il s’agit d’une traduction faite à partir du copte et qui était en usage au côté de la traduction de la famille Vorlage syriaque (2) ; il n’est toutefois pas certain que sa Vorlage soit copte et la traduction pourrait aussi s’apparenter à celle de Vorlage syriaque (2).

  • Copte (2) : Graf classe ici les manuscrits dont la traduction d’origine copte n’a pas été déterminée plus en détail.

  • Copte (3) : Il s’agit ici d’une traduction présente dans le Vat. Ar. 28, une traduction faite par le savant al-Wajīh Yūḥannā al-Qalyūbī.

  • Copte (4) : Graf place dans cette catégorie encore quelques manuscrits qui seraient des « Mischtexte » faits sur le copte et le syriaque.

  • Latin : Selon Graf, le seul témoin de cette catégorie est Vat. Lat. 12900, qui contient un double feuillet de Galates. Notre étude montre que Venise Marciana Gr. 379, Madrid BN 4971 et Madrid BN 3484 sont de la même famille62.

  • « Unbestimmter Herkunft » : Graf donne à de nombreux manuscrits la catégorie d’« unbestimmter Herkunft », n’ayant pas eu la possibilité de les étudier. Bien qu’aucune information ne soit donnée quant à la Vorlage, nous avons gardé cette catégorie dans la liste, afin que le lecteur sache que le manuscrit est mentionné ainsi chez Graf.

  • Syriaque (autre) ; Copte (autre) ; Mixte : Ces appellations concernant quelques manuscrits qui sont inconnus ou non classés par Graf, mais dont le catalogueur estime qu’ils ont une Vorlage syriaque, copte ou mixte.

Nous pouvons constater (figure 11) que la grande majorité des manuscrits entrent dans la catégorie Vorlage syriaque (2). Kashouh fait le même constat concernant les manuscrits des évangiles et la Vulgate alexandrine : « Almost half of the manuscripts examined in this study contain the text of family k [celle de la Vulgate alexandrine] (99/210). Another forty-two codices of the same family are mentioned in §§6.5.1, 2 below, and still another list of twenty-two manuscripts from various libraries is found in §6.5.3. »63 La Vulgate alexandrine va largement s’imposer après le 13e s. : « By the end of the thirteenth century the Arabic Vulgate superseded all other Arabic translations. »64

Graf considère deux manuscrits datant du 11e et du 12e s. comme étant du groupe Vorlage syriaque (2)65, car il suppose qu’un texte des lettres de Paul était déjà établi avant le 13e s. (voir point 3.4). Ceux-ci seraient à vérifier en priorité pour voir si nous n’avons pas également une Vulgate arabe des lettres de Paul, à l’image de la Vulgate alexandrine pour les évangiles, qui s’impose peu à peu à partir du 13e s.

Si les catégories proposées par Graf que nous reproduisons ici proposent un défrichement intéressant, il est certain que nous avons probablement affaire à des Vorlagen mixtes dans la plupart des cas. Nous montrons dans la partie suivante que c’est le cas pour le Vat. Ar. 13, qui se base à la fois sur le grec et le syriaque.

FIGURE 11
FIGURE 11

Nombre de manuscrits selon les Vorlagen de Graf

6 Manuscrits karshounis et manuscrits bilingues

Nous avons déjà soulevé plus haut la question des manuscrits arabes écrits en caractères syriaques, que nous avons choisi de prendre en compte dans notre répertoire (voir chapitre 4, point 1). Nous avons relevé 12 manuscrits écrits en karshouni ; parmi eux se trouvent deux manuscrits bilingues, Florence BML Or. 2 et Vat. Borg. Sir. 47, présentant une version syriaque et une version arabe en karshouni. Le plus ancien manuscrits écrit en karshouni est Paris BNF Syriaque 55, datant de 1202.

Les manuscrits présentant un texte copte et un texte arabe (sur deux colonnes ou sur deux pages) sont assez fréquents et correspondent à une manière de faire qui est attestée jusqu’au 19e s. Le manuscrit copte-arabe daté le plus ancien est le Caire Mus. Copt. Bibl. 94, daté de 1249.

Le seul manuscrit bilingue grec-arabe est un manuscrit du monastère Sainte-Catherine, Sin. Gr. New Finds MG 2 ; ce manuscrit est un palimpseste et date du 9e s.66

Un manuscrit d’un intérêt particulier est également le Venise Marciana Gr. 379, manuscrit du 12e s. ou du 13e s. venant de Sicile, qui est l’unique manuscrit trilingue grec-latin-arabe du Nouveau Testament dont nous avons connaissance jusqu’à présent67.

T140002

Le manuscrit Milan Bibl. Ambrosiana B 20 inf. A, qui contient les lettres de Paul, les lettres catholiques et les Actes des Apôtres en éthiopien, syriaque, copte, arabe, arménien est un objet qui demanderait également une étude particulière. La colonne arabe aurait été copiée au Monastère de la Sainte Vierge au Caire (voir point 8 Copistes et scriptoria), mais peut-être que la notice a été copiée avec le texte biblique.

Enfin, le Hambourg SUB Orient. 19 contient une traduction arabe de la lettre à Philémon écrite en caractères arabes et en caractères hébreux ; il s’agit d’une production européenne relevant de l’exercice, ce qui explique cette combinaison inattendue.

7 Matériel

Tous les manuscrits du 9e s. ont comme support le parchemin ; seuls deux manuscrits plus tardifs (12e ou 13e s.) sont en parchemin (Paris BNF Syriaque 55, Venise Marciana Gr. 379). Trois parchemins du Sinaï (Sin. Ar. New Finds Parch. 40, Sin. Ar. New Finds Parch. 52, Sin. Ar. New Finds Parch. 60) ne sont ni datés ni évalués quant à la date par le catalogueur68 ; la prédominance du parchemin parmi les manuscrits du 9e s. pourrait être un argument en faveur de l’antiquité de ces manuscrits du Sinaï.

À l’exception du Paris BNF Syriaque 55 et du Venise Marciana Gr. 379 mentionnés ci-dessus, on ne trouve plus de manuscrits en parchemin à partir du 10e s. ; cela correspond au tournant en faveur du papier en Orient qui a lieu à partir du 9e s.69

8 Copistes et scriptoria

Un nombre important de manuscrits porte le nom de leur(s) copiste(s) (65 manuscrits sur 197). Nous les reproduisons dans notre répertoire des manuscrits, ces informations pouvant être importantes. En 1982 déjà, Samir Khalil Samir plaide pour un répertoire des copistes de la littérature chrétienne arabe70. Ces informations permettront par exemple de dater certains manuscrits, et de déterminer leur lieu d’origine.

Dans notre cas, les manuscrits Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 150 et Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 169, copiés en 1720 et 1719, semblent avoir le même copiste, l’archiprêtre Ġabriyāl, ministre à l’Église de la Sainte Vierge à Ḥārat Zuwayla au Caire. De même, les manuscrits Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 142 et Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 158, copiés en 1790 et 1778, semblent avoir le même copiste, l’archiprêtre Ṣalīb, ministre au Saint-Sépulcre à Jérusalem. Dans ces cas précis, les manuscrits sont déjà datés et localisés grâce à leurs colophons71. On notera aussi le cas de manuscrits d’origine européenne copiés par des orientalistes dont on connaît l’identité. Les manuscrits Groningen Universiteitsbibliotheek 460 et Leiden Universiteitsbibliotheek Or. 2083 ont été copiés de la main de Jakob Christmann, orientaliste allemand né en 1554. Enfin, trois manuscrits Cambridge UL Dd. 15.4, Oxford Bodl. Arch. Seld. B. 50 sup. et Oxford Bodl. Laud. Or. 24 sont de la main de William Bedwell (1563-1632), un orientaliste du comté d’Essex. Dans ce cas précis, nous avons pu ajouter aux notices l’indication du 16-17e s., qui n’était pas présente dans les catalogues.

Les données sont encore trop peu nombreuses pour pouvoir établir des résultats déterminants, mais croisées avec d’autres, elles pourront être utiles. Il en va de même pour les noms des lieux mentionnés, qui permettront de définir les lieux de copie et l’existence de scriptoria. Dans notre cas, nous pouvons par exemple remarquer l’importance du monastère de la Sainte Vierge à Ḥārat Zuwayla au Caire, qui revient une fois au 13e s. et quatre fois entre le 17e et le 18e s.

9 Conclusion

En premier lieu, ces observations permettent d’avoir une première vue d’ensemble sur la situation générale des manuscrits arabes des lettres de Paul ; nous espérons qu’elles permettront au futur chercheur de s’orienter dans ce champ méconnu de la recherche. Ensuite, ces observations nous portent à relativiser l’idée reçue présentée dans l’introduction, qui considère les traductions des évangiles comme plus anciennes et plus populaires que celles des lettres de Paul. Ce dernier aspect ayant eu pour conséquence un intérêt moindre pour le corpus paulinien, nous espérons que cette contribution à la recherche puisse motiver les chercheurs à s’intéresser davantage aux manuscrits arabes des lettres de Paul. Enfin, nous avons aussi mis évidence certains points qu’il sera intéressant d’approfondir, comme le lien entre les recensions arabes des évangiles du 13e s. et le grand nombre de manuscrits arabes des lettres de Paul à cette même période, ou encore plusieurs manuscrits aux caractéristiques intéressantes. On mentionnera par exemple les manuscrits Sin. Ar. New Finds Parch. 40, Sin. Ar. New Finds Parch. 52, Sin. Ar. New Finds Parch. 60, copiés sur parchemin, et qui attendent d’être datés, le manuscrit Berlin Staatsbibl. Or. Folio 115, seul à présenter 1 Thessaloniciens suivi de Philémon puis d’Hébreux, ou encore le Venise Marciana Gr. 379, seul manuscrit du Nouveau Testament trilingue grec-latin-arabe72.

Nous tenons encore à noter que les données récoltées ici gagneraient encore en intérêt à être croisées avec d’autres données, comme celles concernant les manuscrits arabes des autres livres bibliques, ou les manuscrits de la littérature arabe chrétienne en général. Il serait intéressant de pouvoir pour cela commencer à publier ces données dans des bases de données interopérables accessibles en ligne73. C’est un aspect qui dépasse le cadre de notre présent travail, mais il nous semble important de souligner l’importance de ce genre d’initiative et nous espérons pouvoir développer ces aspects par la suite.

1

Des résultats préliminaires ont été publiés dans l’article : SCHULTHESS Sara, « Liste des manuscrits arabes des lettres de Paul : résultats préliminaires », Journal of Eastern Christian Studies 66 (3-4), 2014, pp. 153-167. Il s’agit d’une mise à jour et d’un développement à partir du répertoire dans son état actuel.

2

BOZZOLI Carla et ORNATO Ezio, Pour une histoire du livre manuscrit au Moyen Âge : Trois essais de codicologie quantitative, Paris, CNRS, 1983. Voir aussi ORNATO Ezio, « La codicologie quantitative, outil privilégié de l’histoire du livre médiéval », in : La face cachée du livre médiéval, Rome, Viella, 1997, pp. 375-402.

3

BOZZOLI et ORNATO, Pour une histoire du livre manuscrit au Moyen Âge : Trois essais de codicologie quantitative, op. cit., 1983, p. 9.

4

Sin. Ar. 73, Ar. 151, Ar. 155, Gr. New Finds MG 2, Ar. 157, Ar. 310.

5

BOZZOLI et ORNATO, Pour une histoire du livre manuscrit au Moyen Âge : Trois essais de codicologie quantitative, op. cit., 1983, p. 17.

6

Ibid., pp. 13-190.

7

Nous avons pris pour établir ce graphe la datation la plus basse des manuscrits (lorsqu’elle chevauche plusieurs siècles par exemple), un choix étant nécessaire pour des raisons pratiques.

8

Dans ce travail, nous utilisons l’appellation « melkite » pour désigner les chrétiens orientaux orthodoxes de rite byzantin, devenus arabophones (GRIFFITH Sidney H., The Church in the Shadow of the Mosque : Christians and Muslims in the World of Islam, Princeton, Princeton University Press, 2010, pp. 137-138), et non dans son sens moderne qui désigne les chrétiens orientaux orthodoxes de rite byzantin qui ont rejoint l’Église catholique romaine en 1724.

9

LORY Pierre et TROUPEAU Gérard, « Les musulmans et les autres », in : CHEVALLIER Dominique et MIQUEL André (éds), Les Arabes, du message à l’histoire, Paris, Fayard, 1995, p. 219. Voir aussi GRIFFITH Sidney H., The Bible in Arabic. The Scriptures of the « People of the Book » in the Language of Islam, Princeton, Princeton University Press, 2013, p. 111 ; id., The Church in the Shadow of the Mosque : Christians and Muslims in the World of Islam, op. cit., 2010, pp. 60-68.

10

Le syriaque et son dérivé dialectal palestinien, mais aussi l’arménien et le géorgien, dont on trouve de nombreux témoignages écrits. GRIFFITH, The Bible in Arabic. The Scriptures of the « People of the Book » in the Language of Islam, op. cit., 2013, p. 110 ; id., « The Monks of Palestine and the Growth of Christian Literature in Arabic », The Muslim Word 78 (1), 1988, pp. 1-28.

11

GRIFFITH Sidney H., « The Gospel in Arabic : An Inquiry into its Appearance in the First Abbasid Century », Oriens Christianus 67, 1983, p. 162.

12

Voici les témoins datés les plus anciens : Sin. Ar. New Finds Parch. 14 et 16 (contenant Marc, Luc et Jean) est daté de 873 (Le catalogue des New Finds (MEIMARĒS) donne l’an 859 ; cette date est incorrecte, voir SWANSON Mark N., « Some Considerations for the Dating of Fī taṯlīṯ allāh al-wāḥid (Sin. ar. 154) and al-Ğāmiʿ wuğūh al-īmān (London, British Library Or. 4950) », Parole de l’Orient 18, 1993, pp. 115-141 ; MOROZOV Dmitry A., « К датировке древнейшей арабской рукописи Евангелия », Каптеревские чтения 6, 2008, pp. 19-23) ; Sin. Ar. 72 (contenant les évangiles) est daté de 897 (voir ARBACHE Samir, L’Évangile arabe selon saint Luc : texte du VIIIe siècle, copié en 897, Bruxelles, Safran, 2012. Arbache suppose qu’il a été copié à Saint Chariton, Ibid., p. 24) ; Sin. Ar. 151 (contenant les épîtres de Paul, les Actes et les épîtres catholiques) a un colophon indiquant l’an 867. Cette dernière date se rapporterait à la traduction et non au manuscrit, voir la discussion au point 3.3.

13

Le monastère Mar Saba est souvent associé à celui de Sainte-Catherine comme ayant produit les premiers manuscrits arabes du Nouveau Testament (Griffith par exemple : « […] it is clear that the earliest datable copies of the Gospel in Arabic are from Syria/Palestine, largely from St. Catherine’s and Mar Sabas’ monasteries, in the ninth century. » GRIFFITH, « The Gospel in Arabic: An Inquiry into its Appearance in the First Abbasid Century », art. cit., 1983, pp. 133-134). À notre connaissance, aucun des manuscrits arabes du Nouveau Testament conservés n’a été explicitement copié à Mar Saba. le Leipzig UL Or. 1059A (Tischendorf XXXI) a été ramené par Tischendorf de Mar Saba (voir KASHOUH, The Arabic Versions of the Gospels, The Manuscripts and their Families, op. cit., 2012, p. 79). En est-il originaire ? On a longtemps cru que c’était le cas du Vat. Ar. 13 (voir chapitre 6, point 3.2 Le lieu d’origine du manuscrit). Cela n’empêche pas que l’activité scribale y ait été importante, voir GRIFFITH Sidney H., « Anthony David of Baghdad, Scribe and Monk of Mar Sabas: Arabic in the Monasteries of Palestine », Church History 58 (1), 1989, pp. 7-19.

14

WILFONG Terry G., « The Non-Muslim Communities: Christian Communities », in : PETRY Carl F. (éd.), The Cambridge History of Egypt. Islamic Egypt 640-1517, vol. 1, Cambridge, Cambridge University Press, 1998, p. 190.

15

GRAF Georg, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, vol. 1, Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, 1944 (Studi e Testi 118), p. 80.

16

CANNUYER Christian, Les Coptes, Turnhout, Brepols, 1990, pp. 41-43 ; WILFONG, « The Non-Muslim Communities: Christian Communities », art. cit., 1998, p. 196.

17

GRAF, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, op. cit., 1944, p. 81.

18

Voir chapitre 3. Du désintérêt à la redécouverte : analyse d’un phénomène scientifique.

19

KASHOUH, The Arabic Versions of the Gospels, The Manuscripts and their Families, op. cit., 2012, pp. 79-80.

20

Graphe : Ibid., p. 78.

21

Ibid.

22

BLAU Joshua, « Über einige christlich-arabische Manuskripte aus dem 9. und 10. Jahrhundert », Le Muséon 75, 1962, pp. 101-108. Voir aussi ESBROECK Michel VAN, « Les versions orientales de la Bible : une orientation bibliographique », in : KRAŠOVEC Jože (éd.), The Interpretation of the Bible : the International Symposium in Slovenia, Sheffield, Sheffield Academic Press, 1998 (Journal for the study of the Old Testament 289), p. 404.

23

TREIGER Alexander, « From Theodore Abū Qurra to Abed Azrié : The Arabic Bible in Context », in : HJÄLM, Miriam L. (éd.), Senses of Scripture, Treasures of Tradition : The Bible in Arabic among Jews, Christians and Muslims, Leiden, Brill, 2017 (Biblia Arabica 5), p. 40.

24

Voir chapitre 4, les notices 143 et 154 et leur bibliographie.

25

SWANSON, « Some Considerations for the Dating of Fī taṯlīṯ allāh al-wāḥid (Sin. ar. 154) and al-Ğāmiʿ wuğūh al-īmān (London, British Library Or. 4950) », art. cit., 1993, p. 141. Swanson propose décembre 918 ou 917. André Binggeli corrige cela en proposant janvier 918 ou 919. BINGGELI André, « Les trois David, copistes arabes de Palestine aux 9e-10e s. », in : BINGGELI André, BOUD’HORS Anne et CASSIN Matthieu (éds), Manuscripta Graeca et Orientalia. Mélanges monastiques et patristiques en l’honneur de Paul Géhin, Leuven, Peeters, 2016, p. 108.

26

Vat. Ar. 13, Sin. Ar. New Finds Parch. 6, Sin. Ar. New Finds Parch. 8, Sin. Ar. New Finds Parch. 28.

27

MEIMARĒS Iōannēs Emm., Katalogos tōn neōn arabikōn cheirographōn tēs Hieras Monēs Hagias Aikaterinēs tou Orus Sina (en grec et en arabe), Athènes, National Hellenic Research Foundation, 1985.

28

KASHOUH, The Arabic Versions of the Gospels, The Manuscripts and their Families, op. cit., 2012, pp. 75-77.

29

GRIFFITH, The Bible in Arabic. The Scriptures of the « People of the Book » in the Language of Islam, op. cit., 2013, p. 114.

30

Voir aussi nos remarques à propos de la Vorlage syriaque (2) au point 5.

31

SAMIR Samir Khalil, « La version arabe des Évangiles d’Al-Asʿad Ibn al-ʿAssâl », Parole de l’Orient 19, 1994.

32

« On a parfois comparé cette traduction aux hexaples d’Origène. En effet, comme Origène, notre auteur a examiné attentivement diverses versions orientales des évangiles ; […] il a signalé dans les marges de son texte toutes les variantes importantes rencontrées dans les autres versions. », Ibid., p. 444.

33

KASHOUH, The Arabic Versions of the Gospels, The Manuscripts and their Families, op. cit., 2012, p. 10.

34

C’est l’avis de Samir : SAMIR, « La version arabe des Évangiles d’Al-Asʿad Ibn al-ʿAssâl », art. cit., 1994, p. 444.

35

C’est par exemple l’avis d’Hyvernat : HYVERNAT Henri, « Arabes (versions) des écritures », in : Dictionnaire de la Bible, vol. 1, Leipzig, Letouzey et Ané, 1895, p. 853.

36

Elle se trouve en tout cas dans Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 150, Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 154, Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 162, Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 213, Göttingen SUB orient. 1255, Göttingen SUB orient. 1256. Il est fort possible qu’il s’agisse de la même introduction dans les cas où l’on trouve une introduction aux lettres de Paul sans précision de l’auteur.

37

MALLON Alexis, « Ibn al-‘Assâl. Les trois écrivains de ce nom », Journal Asiatique 10 (6), 1905, p. 524.

38

GRAF Georg, « Die koptische Gelehrtenfamilie der Aulād al-’Assāl und ihr Schrifttum », Orientalia. Nova Series 1, 1932, p. 197. Voir aussi GRAF Georg, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, vol. 2, Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, 1947 (Studi e Testi 133), p. 412.

39

GRAF, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, op. cit., 1944, pp. 173-177.

40

Graf fait remonter le texte des lettres de Paul en usage dans l’Église copte au 10e s. en se basant sur le texte Severus ibn al-Muqaffaʿ Kitāb ad-durr aṯ-ṯamīn fī īḏāḥ ad-dīn ; il date aussi le texte des évangiles de la Vulgate alexandrine du 10e s. en se basant sur le même auteur (Kitāb miṣbāḥ al-ʿaql). Ibid., pp. 157, 174. Kashouh n’est pas d’accord avec l’argumentation de Graf (voir KASHOUH, The Arabic Versions of the Gospels, The Manuscripts and their Families, op. cit., 2012, pp. 205-206, surtout note 2.) La comparaison devrait être également refaite pour le texte des lettres de Paul.

41

ALAND Kurt et ALAND Barbara, The Text of the New Testament : An Introduction to the Critical Editions and to the Theory and Practice of Modern Textual Criticism, 2e édition, Grand Rapids, Eerdmans Publishing Co., 1995 (Studies and Documents 46), p. 78.

42

Ibid.

43

GREGORY Caspar René, Textkritik des Neuen Testamentes, vol. 2, Leipzig, Hinrichs, 1902, pp. 124, 137.

44

On trouve aussi PA (Paris BNF Arabe 6725), PAC (Sin. Ar. 151), EP (Vat. Ar. 13, contenant à la base EACP) et un double feuillet de la lettre aux Galates (Vat. Lat. 12900).

45

Berlin Staatsbibl. Or. Quarto 612, Londres BL Arundel Or. 19, Sin. Ar. 165, Vat. Sbath 651.

46

Caire Patr. Copt. Cath. 3-3A, Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 157, Jérusalem Saint-Sépulcre 119, Sin. Ar. 156, Sin. Ar. 157, Sin. Ar. 168.

47

SCHNEEMELCHER Wilhelm, « The Epistle to the Laodiceans », in : SCHNEEMELCHER Wilhelm (éd.), New Testament Apocrypha : Writings relating to the Apostles ; Apocalypses and related subjects, 2e édition, Cambridge, James Clark & Co, 2003, pp. 42-46.

48

GRAF, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, op. cit., 1944, p. 271. Voir aussi TISSERANT Eugène, « Mélanges IV. La version mozarabe de l’épître aux Laodicéens », Revue biblique N.S. 7, 1910, pp. 249-253.

49

Cambridge UL Add. 3212, Jérusalem Bibl. Saint-Marc 263, Göttingen SUB orient. 1255, Göttingen SUB orient. 1256.

50

Sous « autre » se trouvent les manuscrits qui n’ont pas Hébreux et ne sont pas concernés par le classement ; sous « inconnu » se trouvent les manuscrits pour lesquels nous ignorons la place de Hébreux, les informations données dans les catalogues ou la littérature secondaire n’étant pas suffisantes.

51

GREGORY, Textkritik des Neuen Testamentes, op. cit., 1902, p. 857.

52

On trouve dans les manuscrits grecs, ainsi que dans les autres traditions, bien d’autres compositions. Frede en mentionne 17 différentes, FREDE Hermann Josef, « Die Ordnung der Paulusbriefe und der Platz des Kolosserbriefs im Corpus Paulinum », in : FREDE Hermann Josef, Epistulae ad Philippenses et ad Colossenses, Freiburg, Verlag Herder, 1966 (Vetus Latina 24), 290-303.

53

Voir MALI Franz, « Le canon du Nouveau Testament chez les auteurs syriaques », in : ARAGIONE Gabriella, JUNOD Eric et NORELLI Enrico (éds), Le canon du Nouveau Testament : regards nouveaux sur l’histoire de sa formation, Genève, Labor et Fides, 2005, pp. 269-282.

54

FREDE, « Die Ordnung der Paulusbriefe und der Platz des Kolosserbriefs im Corpus Paulinum », art. cit., 1966, p. 293. En outre, il nous faut noter que Kerschensteiner défend l’existence d’un « altsyrischen Paulustext », contemporain à la Vetus Syra, pour lequel il avance l’ordre ci-dessus (KERSCHENSTEINER Joseph, Der altsyrische Paulustext, vol. Subsidia 37, Louvain, Secrétariat du CorpusSCO, 1970 (CSCO 315).) Ce ne serait pas la première fois que l’on trouverait des points de rapprochement entre la Vetus Syra et les traductions arabes : la présence d’éléments de type Vetus Syra dans une traduction arabe des évangiles constituait une part de l’argumentation de Baumstark en faveur de l’existence d’une traduction préislamique (BAUMSTARK Anton, « Eine altarabische Evangelienübersetzung aus dem Christlich-Palästinensischen », Zeitschrift für Semitistik and verwandte Gebiete 8, 1932, pp. 201-209.) Cet argument sera critiqué par Vööbus, qui voit en l’influence de la Vetus Syra la preuve de sa large diffusion, des siècles après son « remplacement » par la Peshitta (« [Baumstark] was right in his conclusion as long as he followed his own line of investigation, but went astray when he relied upon the well-known axiom that the Old Syriac Gospels were ‘literary curiosities’ and had already disappeared under Bishop Rabbula », VÖÖBUS Arthur, « The Arabic Versions », in : Early Versions of the New Testament : Manuscript Studies, Stockholm, Estonian Theological Society in Exile, 1954, p. 286.) Les informations sur les lettres de Paul selon la Vieille Syriaque, qui n’ont survécu dans aucun manuscrit, sont trop minimes pour pouvoir tirer des conclusions à leur propos.

55

Voir HORNER George William, The Coptic Version of the New Testament in the Northern Dialect, otherwise called Memphitic and Bohairic, vol. 3, Oxford, Clarendon Press, 1905.

56

Il est possible que le manuscrit soit plus récent (12e s.) ; voir notre article de blog : <https://humarec.org/index.php/continuous-publications-blog/11-articles/21-about-marciana-gr-z-11-379-and-its-relatives>, consulté le 20.07.2017.

57

HORNER, The Coptic Version of the New Testament in the Northern Dialect, otherwise called Memphitic and Bohairic, op. cit., 1905, pp. XLI-XLIII.

58

GRAF, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, op. cit., 1947, p. 181.

59

Les numéros que nous donnons aux catégories ne correspondent pas forcément à ceux donnés par Graf, car Graf propose parfois deux catégories différentes sous une même catégorie.

60

Graf donne la date de 1607 mais il s’agit vraisemblablement d’une erreur typographique, GRAF, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, op. cit., 1944, p. 172.

61

SIMAIKA PASHA Marcus, Catalogue of the Coptic and Arabic Manuscripts in the Coptic Museum, the Patriarchate, the Principal Churches of Cairo and Alexandria and the Monasteries of Egypt, Le Caire, Goverment Press, 1942.

63

KASHOUH, The Arabic Versions of the Gospels, The Manuscripts and their Families, op. cit., 2012, p. 207.

64

Ibid., p. 206.

65

Leiden Universiteitsbibliotheek Acad. 2 et Milan Biblioteca Ambrosiana B 20 inf. A.

66

Document inédit de Père Justin, « Exploring a Ninth Century Sinai Palimpsest ». Merci à Keith Small pour le contact.

67

Le manuscrit est numéroté 460 selon le classement Gregory-Aland, <http://ntvmr.uni-muenster.de/liste?docID=30460>, consulté le 13.03.2016.

68

Voir notre remarque plus haut, au point 3.3.

69

ZERDOUN Monique, « Les matériaux : support et encre », in : GÉHIN Paul (éd.), Lire le manuscrit médiéval, 2e édition, Paris, Armand Colin, 2013, pp. 15-22.

70

SAMIR Samir Khalil, « La tradition arabe chrétienne. État de la question, problèmes et besoins », in : Actes du premier congrès international d’études arabes chrétiennes (Goslar, septembre 1980), Rome, Pontificio Instituto Orientale, 1982 (Orientalia Christiana Analecta 210), pp. 47-50.

71

Les manuscrits Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 162 (1785) et Caire Patr. Copt. Orth. Bibl. 166 (1805) ont comme copiste un certain ʿAbd as-Sayīd ; il est possible qu’il s’agisse du même copiste mais les informations données sur ʿAbd as-Sayīd sont trop limitées pour affirmer que ces manuscrits, que 20 ans séparent, ont été copiés de la même main.

72

Voir note 108, chapitre 2.

73

Voir l’initiative de l’Université de Balamand, menée par Elie Dannaoui : DANNAOUI Elie, « Digital Arabic Gospels Corpus », in : CLIVAZ Claire, GREGORY Andrew et HAMIDOVIC David (éds), Digital Humanities in Biblical, Early Jewish and Early Christian Studies, Leiden, Brill, 2013 (Scholarly Communication 2), pp. 61-70. Voir aussi notre note 62 au chapitre 3.

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