Dans une communication datant de la fin des années 80, et afin de mieux saisir la complexité religieuse de cette notion, Vinciane Pirenne soulignait la nécessité d’approcher l’étude du
À cet égard, deux constats nous servirons de point de départ. D’un côté, il y a un manque de correspondance en grec classique entre
De la complexité de cette notion relève, à certains égards, un croisement entre la catégorie de
1 La représentation des démons en Grèce entre pratique et discours
Dans un passage de son discours adressé à Philippe de Macédoine, Isocrate exhorte le souverain à être clément et bienveillant à l’égard de ses sujets. Pour illustrer les avantages dérivés d’une telle conduite, il fait mention de deux catégories de divinités auxquelles le souverain est implicitement comparé : les unes, bienfaisantes pour les hommes, sont appelées « olympiennes » et sont destinataires de sacrifices, prières, autels et temples dans le culte privé et public ; les autres, responsables des disgrâces et des punitions, ont des appellations plus désagréables (
Un premier groupe comprend des puissances malfaisantes qui demeurent mal définies et qui sont décrites avec très peu de détails. Celles-ci apparaissent surtout dans des textes de type exorcistique, sur des amulettes, ainsi que sur des textes incantatoires où elles sont conjurées ou invoquées, même si elles peuvent être mentionnées, à l’occasion, dans des textes littéraires8. Leur nom décrit souvent la fonction ou la manière dont elles agissent et, au moins d’après certains textes, elles peuvent être associées à des animaux ou prendre des formes animales. Dans ce groupe, on peut inclure certaines maladies qui semblent être comprises comme des puissances autonomes ou envoyées par les dieux, capables d’attaquer l’homme. Outre l’épilepsie, maladie divine par excellence, la fièvre est parfois représentée comme une puissance monstrueuse. Aristophane compare ses ennemis aux monstres vaincus par Héraclès et termine ce catalogue en mentionnant les fièvres (
Les études de Christopher Faraone et de Roy Kotansky se sont penchées sur des documents particulièrement significatifs en vue d’une comparaison avec les matériaux proche-orientaux. Le plus ancien texte est un passage bien connu de l’Hymne à Déméter (vers 227–230) où la déesse, en guise de nourrice, fait référence à ses compétences en magie prophylactique et protectrice contre les sortilèges et « celui qui coupe d’en bas » (
Une deuxième typologie comprend des figures féminines de l’épouvante, tueuses de nouveaux-nés et terreurs de l’enfance. Lamia, Mormo, Gello, Gorgo, Empousa en sont les représentantes les plus connues, surtout grâce aux travaux de Sarah Iles Johnston16. Certaines de ces créatures ont un arrière-plan mythologique important, telle Lamia connue déjà depuis Stésichore17. Les autres créatures ont plutôt tendance à être considérées comme des sous-types de la première. Il s’agit de figures de la féminité inversée et inaccomplie. Le mythe les présente comme humaines à l’origine, à savoir des filles mortes sans s’être mariées, sans avoir accouché, ou des mères dont les enfants n’ont pas survécu car elles étaient incapables de s’en s’occuper. Le fait qu’elles soient décédées avant d’être devenues mères, c’est-à-dire, dans la perspective grecque, avant que leur temps ne soit achevé, leur confère un statut particulier : elles sont considérées par la tradition comme étant des
Une dernière catégorie d’êtres au fort potentiel démoniaque est constituée par les figures de « revenants », morts non apaisés et agents de vengeance, qui ont en grec plusieurs appellations. Le vocabulaire qui désigne ces entités est assez varié (elles sont appelées
Cet aperçu des différentes typologies d’êtres divins ou monstrueux susceptibles de recevoir des qualifications « démoniaques » nous dévoile donc une série d’entités pour lesquelles la catégorie de « démon » paraît pertinente. Ces puissances partagent un certain nombre de traits avec les démons levantins et plus largement proche-orientaux : le fait qu’ils s’attaquent aux hommes, qu’ils aient des noms « parlants » décrivant leur fonction ainsi que leur proximité avec les animaux sauvages et leur lien privilégié avec les maladies. Toutefois, les représentations spécifiques à la culture grecque semblent prédominer : nous l’avons déjà vu dans le cas des
2 Les champs d’action du δαίμων
Selon une heureuse expression de Detienne, le
Comme je l’ai déjà dit,
Une deuxième acception du mot se réfère à une classe particulière de défunts. Il s’agit des hommes de l’âge d’or, divinisés après leur mort. Cette conception a ses origines dans le récit hésiodique des races et constitue une des rares apparitions du
La divinisation d’une certaine catégorie d’êtres humains attestée dans les traditions philosophiques n’est pas non plus à considérer comme un phénomène exclusivement littéraire ou mythique ; elle trouve quelques parallèles dans des pratiques cultuelles, notamment dans l’Asie Mineure du IVe siècle avant notre ère et, plus particulièrement, en Carie. Là, plusieurs inscriptions attestent les honneurs cultuels et les prêtrises attribuées au
Une troisième signification souvent rattachée au
Comme évoqué précédemment, l’association entre le
Ce rapide aperçu nous montre que l’association de l’âme de l’individu – mort ou vivant – avec son destin constitue une dimension très riche, durable et féconde de la représentation du
Quant à la présence des
En résumé, l’ensemble des traditions qui recourent à la catégorie de
3 Le δαίμων des philosophes comme figure de la médiation et la re-sémantisation de la catégorie de démon
Nous avons déjà remarqué que la catégorie de
L’interprétation de ce passage mérite quelques remarques supplémentaires. Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que le discours de Diotime sur la nature du démonique se réfère ici spécifiquement à Éros, dont Platon contribue considérablement à transformer le portrait, et duquel il exploite une ambiguïté déjà inhérente au dieu dans la tradition grecque. Éros était, en effet, représenté, d’un côté, comme puissance cosmique et primordiale, de l’autre, comme divinité assistante et subordonnée à Aphrodite68. En outre, l’usage de la notion de
À la suite de cette vulgarisation du discours platonicien sur les
Il sera prouvé par des témoignages clairs et anciens qu’il existe certaines êtres, situés comme dans une zone limitrophe entre les dieux et les hommes, susceptibles aux passions mortelles (
πάθη θνητά ) et aux vicissitudes du sort, qu’il est correct que nous vénérions en les considérant comme des démons selon la tradition des pères et en les appelant comme tels72.
L’idée de dieux soumis à une forme de pathos était étrangère à la philosophie de Platon73. Cette idée, qui se développe par la suite, contribue considérablement à démontrer l’existence de
Il serait tentant de reléguer les discours de Platon, Plutarque et Philon au domaine de la spéculation philosophique, et, à certains égards, la tentation est bien justifiée. Il est très peu probable, par exemple, que l’association entre
Les témoignages collectés par Plutarque, ainsi que les traditions qu’il réélabore, démontrent pour cette époque une superposition entre la notion de
4 Quelles spécificités pour δαιμόνιον ?
Après avoir tracé les trajectoires sémantiques ainsi que celles des notions religieuses recouvertes par le terme
L’ambivalence inhérente à
« Maintenant, ne considérons-nous pas les démons (
δαίμονας ) comme des dieux ou des enfants des dieux ? Oui ou non ? » « Oui, assurément ». « Alors, si j’admets l’existence des démons (δαίμονας ), comme tu le déclares, et si, d’autre part, les démons sont dieux à quelque titre que ce soit (εἰ μὲν θεοί τινές εἰσιν οἱ δαίμονες ), n’ai-je pas raison de dire que tu te moques de nous ? Tu affirmes d’abord que je ne crois pas aux dieux, et ensuite, que je crois à des dieux, du moment que je crois aux démons (θεοὺς οὐχ ἡγούμενον φάναι με θεοὺς αὖ ἡγεῖσθαι πάλιν ,ἐπειδήπερ γε δαίμονας ἡγοῦμαι ) »101.
La réponse socratique se termine en rebondissant sur la division tripartite des puissances divines en dieux, démons et héros (27e–28a). Ce passage est d’autant plus intéressant pour notre analyse que l’accusation de vénérer des nouvelles divinités se retrouve dans la LXX et, par son biais, sera reprise dans le Nouveau Testament. Il faudra toutefois relever que, bien que formulés dans un langage similaire, ces passages renvoient à deux contextes conceptuels différents. Chez Platon, ces puissances ne sont jamais présentées comme de faux dieux, ce qui sera par contre le cas dans les textes bibliques. Dans l’Apologie, le statut de ces divinités est questionné car elles n’ont pas été intégrées de manière officielle au culte de la cité, ni privé ni public : par conséquent, leur adresser des rituels peut représenter un danger pour les intérêts de la cité. Autrement dit, il ne s’agit pas ici d’un conflit de type « théologique », mais d’ordre procédural et pratique102.
Le passage de Platon n’est donc pleinement compréhensible que si l’on postule une nature ambivalente et mouvante des
Le
Une certaine instabilité apparaît encore chez Plutarque où
En revanche, les occurrences plutarchéennes de la forme plurielle (
Il est vrai que certains rejettent ce genre de phénomènes en prétendant que jamais un homme sensé n’a eu la vision d’un démon ou d’un spectre (
φάντασμα δαίμονος μηδ ’εἴδωλον ) et que seuls les petits enfants, les femmes et les gens dont l’esprit est dérangé par la maladie, trainent avec eux […] Mais si Dion et Brutus, hommes pondérés, des philosophes, peu enclins à se laisser surprendre ou duper par une impression quelconque, furent si vivement affectés par une apparition qu’ils la racontèrent à d’autres, je ne sais si nous ne devons pas admettre cette tradition des anciens, si étrange qu’elle soit, selon laquelle les démons mauvais et envieux (ὡς τὰ φαῦλα δαιμόνια καὶ βάσκανα ), jaloux des hommes de bien et s’opposant à leur actions, suscitent en leur esprits des troubles et des frayeurs qui agitent et ébranlent leur vertu111.
On retrouve ici les
Pirenne-Delforge 1989, p. 224.
Voir, par exemple, Sfameni Gasparro 1997, id. 2001, 2009, p. 87–118, 2015 ; Timotin 2012 ; Pachoumi 2013 ; Crossignani 2015 ; Greenbaum 2016 ; Pan 2016.
Voir François 1957, p. 53, et p. 313 ; mais déjà Hild 1892, p. 9–19.
P. Sapph. Obbink 1–20, vers 10 et 13–14 (je reprends la transcription proposée par Obbink 2014, p. 37). Voir également Ferrari 2014 ; West 2014 ; Bierl et Lardinois 2016.
La leçon avec oméga est retenue par Obbink (2014, p. 44) qui lit : «
Detienne 1963, p. 170.
Isoc. 5,117.
Pour une introduction au sujet, voir Kotansky 1991.
Ar., V. 1038. Voir déjà Herter 1950, p. 56–57.
Pl., Chrm. 155–156 ; P. Amh. 2.11 + P. Berol. 7504 (PGM 20) : ici la migraine est comparée à des animaux sauvages.
Poll., 7, 108 :
Voir Faraone 2001 b pour une discussion détaillée.
Hom., Epigr. 13, 7–14 = Vit. Hom. 32 (ed. Allen, Oxford, 1912). Pour le texte, voir Markwald 1986, p. 219–244. La malédiction pourrait être une interpolation plus tardive d’après Faraone 2001 a.
Guarducci, ICret II. 223–225, republiée par Jordan 1992. Pour une traduction récente, voir Faraone et Obbink 2013, p. 185. Les parallèles entre cette inscription et les tablettes du Getty retrouvées à Sélinonte attestent qu’il s’agit de traditions plus anciennes : voir à ce sujet Janko 2013.
Déjà Faraone 1992, p. 40–48. Voir également id. 2001 b, p. 89.
Johnston 1995, id. 1999, p. 161–200. Même si Johnston (1999) évite d’appliquer le mot « démon » à ces créatures, en raison de leur origine humaine et non divine, elle utilise néanmoins des concepts comme « demonic », « demonological », « demonology » pour lesquels elle estime plus difficile de trouver des correspondants adéquats (voir discussion ibid., p. 162–164). Parmi les études plus récentes, voir, entre autres, Patera 2005 ; Pisano 2013.
D’après Stésichore (fr. 43 Page, PMG et Schol. in Apoll. R. 295, 22, Lamia était la mère de Scylla ; la version la plus complète du mythe de Lamia est racontée par Diodore de Sicile (20, 41), mais le mythe a sans doute des origines plus anciennes. Il semble être connu par Euripide (fr. 922 Nauck) ; Aristophane (V. 1030–1035) ; Duris (FGrH 76 F 17). Son nom figure parmi les titres d’une pièce perdue du comédien Cratès d’Athènes.
Zen. 3, 3, en expliquant un passage de Sappho à propos de Gello (fr. 43 Page, PMG).
Voir, par exemple, la description d’Empousa par Aristophane (R. 292–293).
Avec l’exception partielle de Lilith, voir p. 100–103.
Hsch., s.v. mormonas (M1669).
Parmi les études principales, voir Hatch 1908 ; Gernet 1917, p. 316–320 ; Johnston 1999, p. 127–160 ; Fabiano 2011, p. 279–281.
Parker 1983, p. 108–109.
Antipho Soph. 4, 1, 4–5 (= 3, 1, 4 Gernet) :
Ainsi Johnston 1999, p. 143.
Aesch., Pers. 354 (
Antipho Soph. 4, 2, 8 (= 3, 2, 8 Gernet).
Poll. 5, 131 :
Aesch., Ch. 523–555 ; Soph., El. 410 sqq.
SEG 43.630 éditée et traduite par Jameson, Jordan et Kotansky 1993. Elle est à rapprocher de la loi sacrée de Cyrène, qui relate également des apparitions de « suppliants », sous la forme de fantômes invoqués par des moyens magiques (SEG 9.32). Voir Parker 1983, p. 332–351 ; Johnston 1999, p. 46–63.
SEG 13.449 a = IG XII 5.1027 = LSS 62. Même si les deux mots ont une étymologie différente (car
Detienne 1963, p. 25.
Hom., Il. 1, 222 ; 6, 115 ; 23, 595 ; la forme plurielle n’apparaît jamais dans l’Odyssée.
Pi., O. 1, 35 ; 6, 46 ; P. 1, 12 ; 3, 59 ; N. 9, 45, I. 5, 11 ; 8, 24. Voir Pan 2016, p. 58–67.
Sur cet hymne épigraphique, voir récemment Brulé 2013 ; pour lesdites inscriptions du temenos dressées par Antiochos I dans différentes villes d’Asie Mineure, voir la notice en SEG 53.1762.
Voir la liste des sources rédigée par François 1957, p. 334–336.
L’idée avait été déjà proposée par Pirenne-Delforge 1989, p. 224–225. Voir, plus récemment, id., « Theoi et daimones : Variations sur l’action divine », communication dans le colloque Parler des dieux, Université de Genève, 8–10 septembre 2016 ; et « Daimōn dans l’épopée homérique », cours Dieux, daimones, héros, Collège de France, séances du 28 Février et du 7 mars 2019. Une exception concerne Aphrodite qui marche devant Hélène en la conduisant en-dehors du camp troyen en Il. 3, 419–420. Mais l’usage de
Hes., Op. 122–123. Je suis ici l’édition de West (1978). La tradition indirecte, préférée par Solmsen (1970) a le texte suivant :
Par exemple Phaéton (Hes., Th. 991), Darius (Aesch., Pers. 620–22, 641), Alceste (Eur, Elect. 1003), Rhesus (Eur., Rh. 964). Cette catégorie devient naturellement très proche de celle des héros : voir Hild 1892, p. 10–11 ; Bravo 1986, p. 209–210. Voir également Thgn. 2, 1348 ; Isocr., Ev. 72, Pg. 151 ; Hdt. 4, 103, 2.
Sur l’âme démoniaque d’Empédocle, voir Detienne 1959 ; Pythagore était appelé « bon démon » dans un fragment d’Aristote connu par Jamblique (De Vita Pythagorica 6, 30–31), ainsi que par d’autres sources anciennes : voir Detienne 1963, p. 92–93, 177.
Voir la critique de Timotin (2012, p. 45) à propos de l’optimisme de Detienne (1963) et Sfameni Gasparro 1997, p. 77.
Pl., Cra. 397d–398b ; R. 415a–c ; Pol. 271c–274d ; 309c ; Leg. 713d–e.
Voir les remarques de Sfameni Gasparro 1997, p. 71 et l’analyse du mythe des races de Vernant 1960.
SDGI II 1582 A :
SEG 54.1117 : voir Carbon 2005 ; une prêtrise en l’honneur du «
SEG 59.1210 : voir, récemment, Rigsby 2009, p. 75–77.
Une liste des références littéraires se trouve déjà en Hild 1892, p. 12–14 ; Timotin 2012, p. 19–26. Dans des passages comme Ar., Plut. 6 ou Paus. 9, 21, 3, le mot vaut simplement pour « sort ».
Une première recherche dans le Supplementum Epigraphicum Graecum donne une quarantaine de références, étudiées par Nowak 1960.
Voir, par exemple, Pi., O. 13, 105 ; P. 3, 108–109 ; Aesch., Ag. 1341–1342. Voir encore la divinité favorable en Thgn. 1, 349–350 (
Pl., Phd. 107d–e ; R. 617d–e ; 620d–e : voir Timotin 2012, p. 61–62.
Ar., Eq. 105–107 ; V. 525.
Il n’existe pas d’étude exhaustive des cultes voués à l’agathodaimon. Pour un premier aperçu, on peut voir Dunand 1981 (LIMC) ; Sfameni Guasparro 1997, p. 77–83 ; pour Alexandrie, voir Ogden 2014.
Le témoignage le plus ancien est représenté par une defixio du Céramique athénien datant du IVe siècle av. notre ère (DTA 102 = Gager 1992, no. 104) ; à comparer avec CIG I 1034 (IIIe siècle av. notre ère). Voir, à ce sujet, la belle étude de Bravo 1986 ; comparer également avec la tablette du cimetière de Pella publiée par Jordan 2000, no. 31, où la malédiction est adressée au dieu macédonien Makrôn et aux démons.
Le rôle des
Sfameni Gasparro 2015, p. 414.
DELG, s.v.
Gernet 1917 ; Detienne 1963.
Voir West 1978, p. 182 ; Ercolani 2010, p. 173–175.
Colonnes III 4–9 ; comparer avec VI 2–3 (j’utilise le texte de l’editio princeps de Kouremenos, Parassaglou, et Tsantsanoglou 2006). La première traduction autorisée du texte du papyrus a été fournie par Tsantsanoglou 1997. Pour un essai récent d’interprétation de la démonologie du papyrus de Derveni, voir Piano 2016, p. 131–190 et bibliographie relative, surtout aux p. 135–142.
IG XIV 641, l. 3–4 (= 6 Thurii 4, l. 2 Johnston et Graf 2013, p. 14–15) :
Pour une première introduction aux différentes approches de la catégorie d’orphisme, voir l’état de la recherche rédigé par Fritz Graf dans Graf et Johnston 2007, p. 50–65. Voir également les remarques de Radcliffe Edmonds III, 2013, p. 71–92. Je remercie vivement Doralice Fabiano pour nos discussions autour de l’orphisme.
À la différence des papyri magiques, dont les études ont le vent en poupe, le dossier épigraphique n’a fait l’objet d’aucun travail d’ensemble suite à celui de Nowak (1960). Il mériterait donc une nouvelle analyse de détail, surtout à la lumière des nombreux témoignages (inscriptions, lamelles, defixiones) publiés ces dernières années.
Outre les travaux déjà cités de Marcel Detienne (1959 ; id. 1963), sur la démonologie d’Empédocle, voir, plus récemment, Martin et Primavesi 1999 ; Primavesi 2001 ; Gain 2007.
Pour la démonologie platonicienne et post-platonicienne ce travail est redevable de l’excellente étude de Timotin 2012 ; pour Plutarque, les recherches de Frederick Brenk (surtout 1977 ; 1986 ; 1998) demeurent un point de référence incontournable. Pour un premier aperçu sur les développements de la démonologie dans les traditions du stoïcisme, on peut voir récemment Algra 2009.
J’emprunte cette expression à Timotin 2012, p. 37.
Pl., Smp. 202d–203a (trad. Brisson, Paris, Flammarion, 2004).
Ibid. :
Voir, à cet égard, les remarques de Pirenne-Delforge 1989, p. 230 sqq.
Pl., Cra. 397d–398c. Comparer R. 415a–c ; Plt. 271c–274d ; 309c.
Pl., Ti. 90a–c.
Voir Sfameni Gasparro 1997 ; id. 2009.
Plut., Def. orac. 416c 4–9 [= Xen., fr. 222 Isnardi Parente = 23 H] :
Elle apparaît pour la première fois dans l’Epinomis pseudo-platonicienne (984–985), un texte probablement composé par un élève de l’Académie.
Ibid., 417c [= Xen., fr. 230 Isnardi Parente = 25 H.], trad. Flacelière, Paris, Les Belles Lettres, 1947. Plutarque insère la réflexion de Xénocrate dans un discours plus large sur le rôle des démons dans les mystères et la divination (ibid., 426–429). Pour un commentaire plus détaillé des rapports entre la pensée de Xénocrate et sa reprise par Plutarque, voir Turcan 2003 ; Timotin 2012, p. 93–99 ; Brenk et Lanzillotta 2017, p. 47–49.
Plut., Def. orac. 418f 5 ; 419a 5 ; 420d 3 ; Is. Os. 361a 2 ; Quaest. rom. et gr. 277a 1 ; Dio 2, 6.
Plut., Def. orac. 417b.
Plut., E. Delph. 394a ; Plut., Def. orac. 419a–420a.
Plut., Def. orac. 421a.
Plut., Is. Os. 360a sqq.
Strabo 10, 3, 19.
Philo, Decal. 54–55 :
Voir supra, p. 52–53.
Sur le
Plut., Caes. 66, 1.
Plut., Phoc. 30, 9.
Plut., Galb. 14, 1.
Plut., Brut. 36, 6–7. Sur les démons dans les Vies de Plutarque, voir les remarques de Brenk 1998, p. 179 sqq.
Plut., Superst. 168c.
Par exemple en Brut. 40, 7 et Luc. 19, 6.
L’usage du singulier est limité au livre de Tobit, alors que les autres livres de la LXX ont la forme plurielle. Voir infra, p. 80–81.
Hom., Il. 1, 561 (Zeus à Héra) ; 2, 190, 200 ; 3, 199 ; 4, 31 (Zeus à Héra) ; 6, 326, 407, 486, 521 ; 9, 40 ; 13, 448, 810 ; 24, 194 ; Od. 4, 774 ; 10, 472 ; 14, 443 ; 18, 15, 406 ; 19, 71 ; 23, 166, 174, 264. Comparer également Hes., Th. 655 (un des Titans adresse la parole à Zeus). Voir l’étude classique de Brunius-Nilsson 1955 et les remarques récentes de Pirenne-Delforge 2019. D’après Paul Brown (2011), qui adopte une approche cognitive, la grammaticalisation de la forme
Eur., Bacc. 894 ; Phoen. 352 ; fr. 152 (Nauck). Voir François 1957, p. 53 et 313.
Sur la synonymie entre
Pl., Ap. 31c–e ; 40a ; 40c ; 41d ; Euthd. 272e ; R. 496 ; Phdr. 242b–c ; voir aussi Alc. 103a–b ; 105d–e ; 124c–d ; Thg. 128d–131a. Pour un aperçu bibliographique sur le signe socratique, on peut voir le volume édité par Pierre Destrée et Nicolas Smith (2005).
Pl., Euthphr. 3b ; Tht. 151a.
Pl., Ap. 31c.
Ibid.
En Ap. 40a–b Socrate parle de sa
Pl., Ap. 24d (trad. Croiset, Paris, Les Belles Lettres 1959, légèrement modifiée).
Pour les sources anciennes, voir Xénophon (Mem. 1, 1, 2–4), mais aussi Flavius Josèphe (Ap. 2, 263).
Pl., Ap. 27c–d :
Voir, en ce sens, les remarques de Garland 1992, p. 145–150.
IG II2 12141 (= SEG 58.241), vv. 3–4 :
Voir les quelques occurrences rassemblées par Nowak 1960, p. 31–37.
Voir, par exemple, Plut., Def. orac. 416d 2 ; 418c 13 (mais ici la forme est au pluriel) ; Quaest. plat. 999e 1 ; également l’adjectif en Fab. Max. 17, 5, 4.
Par exemple, Plut., Alex. 14, 8, 2 ; Eum. 19, 3, 3 ; Num. 4, 6, 4 ; Rom. 28, 3, 6.
Respectivement Plut., Thes. 15, 1 ; Per. 34, 4. Pour le
Plut., Nic. 4, 1 ; Sull. 11, 1 ; Dio 24, 3 ; Them. 10, 1.
Plut., Dio 2, 2–4.
Plut., Quaest. rom. et gr. 292c ; voir, également, E Delph. 394c ; Sera 549e.
Plut., Dio 2, 4–6 :
Plut., Quaest. rom. et gr. 277a.
PGM (Preisendanz) : 1, 115 (
Voir Bohak 2008, p. 194–214.