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Mélissande Tomcik
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L’objectif de cet ouvrage était d’étudier les différents aspects des aurores et des crépuscules ainsi que leur évolution, à partir de l’analyse de ces descriptions dans la Thébaïde de Stace. Dans un premier temps, il a été démontré que les aurores et les crépuscules ne sont pas des motifs figés, que ce soit au niveau de leur formulation ou de la façon dont ils sont employés. Dans le chapitre 1, j’ai exposé comment, de vers formulaires, les aurores et les crépuscules se développent pour aboutir aux descriptions très élaborées de la Thébaïde. En effet, Stace reprend les descriptions temporelles de ses prédécesseurs et les transforme pour les adapter au contexte de son épopée. Dans le chapitre 2, j’ai expliqué comment les aurores et les crépuscules sont passés du statut d’éléments récurrents indispensables à la structure du texte à un moyen de focalisation : dans la Thébaïde, Stace joue avec la place et l’effet traditionnels des aurores et des crépuscules pour mettre en évidence les particularités de son épopée. Dans un second temps, ce sont les liens que ces descriptions entretiennent avec l’intrigue de la Thébaïde et leur fonction dans cette épopée qui ont été examinés. Dans le chapitre 3, j’ai montré comment les aurores et les crépuscules peuvent être affectés sur le plan lumineux et temporel par l’action épique. Ainsi, les nombreuses descriptions perturbées qui figurent dans la Thébaïde témoignent de l’horreur du sujet. Dans le chapitre 4, j’ai exploré le potentiel métaphorique des aurores et des crépuscules. En effet, ces descriptions contribuent à l’interprétation de l’épopée tant en lien avec le contexte politique qu’avec la tradition littéraire.

L’analyse systématique des différents aspects des aurores et des crépuscules a mis en évidence les possiblités d’innovation offertes par ce motif traditionnel : ces descriptions temporelles sont des éléments narratifs flexibles qui s’adaptent au contexte et mettent en valeur le contenu de l’épopée. L’étude intertextuelle menée à partir des particularités de ce motif dans la Thébaïde a permis d’expliquer ces passages par rapport à la tradition. En effet, la longueur des aurores et crépuscules, les images de succession et de conflit qui s’y trouvent, leur place proéminente et les perturbations qui les affectent sont le résultat d’un travail minutieux sur les textes qui précèdent. Ainsi, Stace inscrit son épopée dans la continuité de la tradition littéraire, mais il s’applique également à distinguer sa Thébaïde des œuvres de ses prédécesseurs.

1 Tradition et innovation

Le rapport entre tradition et innovation s’observe bien dans la façon dont Stace emploie les aurores et les crépuscules, un motif épique dont il exploite les caractéristiques pour mettre en évidence les particularités de son épopée. Stace s’appuie sur les images développées dans la tradition antérieure pour composer les descriptions temporelles de la Thébaïde, mais il les reformule pour les faire correspondre au sujet de son épopée. Les modifications apportées aux textes de ses prédécesseurs résultent en des descriptions uniques qui soulignent les aspects négatifs d’une situation et présagent de l’issue funeste de l’épopée.

Stace joue également avec la tradition dans la façon dont il exploite la fonction structurante des aurores et des crépuscules. En altérant leur effet habituel d’ouverture et de clôture, il accentue les aspects négatifs du conflit, tels que la violence des combats et la désolation causée par la guerre. Stace place également les aurores et les crépuscules de sorte à attirer l’attention sur l’originalité de la structure de la Thébaïde par rapport à ses modèles. Ainsi, certaines des modifications apportées au mythe thébain, comme le déplacement de l’embuscade de Tydée, l’apparition inattendue de Jocaste ou l’introduction d’une attaque nocturne sur le camp thébain sont signalées par des descriptions temporelles qui les mettent en évidence. En outre, en détournant la place et l’effet habituels des aurores et des crépuscules, Stace rompt avec la structure de l’Iliade et de l’Énéide et présente la Thébaïde comme une épopée qui déborde du cadre épique traditionnel.

Les perturbations qui affectent le déroulement des aurores et des crépuscules s’opèrent également par rapport à la tradition. Non seulement Stace s’inspire des descriptions temporelles troublées composées par ses prédécesseurs, mais il introduit aussi des anomalies dans des descriptions régulières. Rivalisant avec les aurores qui ouvrent l’Œdipe de Sénèque ou la bataille de Pharsale dans l’épopée de Lucain, Stace détourne des descriptions temporelles de l’Iliade, de l’Énéide et de la Guerre civile pour montrer que le conflit thébain et le massacre des Lemniens sont encore plus terribles que la guerre de Troie et la lutte entre César et Pompée. Ainsi, Stace renchérit sur la tradition en présentant le contenu de la Thébaïde comme étant plus horrible que les sujets des poèmes précédents.

Les métaphores qu’on trouve dans les aurores et les crépuscules de la Thébaïde dépendent elles aussi de la tradition. En effet, l’analogie entre la rivalité des fils d’Œdipe et l’alternance du Soleil et de la Lune dans le ciel trouve son origine dans les Phéniciennes d’Euripide. L’association entre Néron et le Soleil dans le prologue de la Guerre civile fait office de précédent pour le rapprochement entre la succession astrale et la passation du pouvoir impérial. En outre, le vocabulaire métapoétique qui imprègne les descriptions d’aurores et de crépuscules est le produit d’une longue tradition littéraire qui a développé et raffiné la signification symbolique des termes. À son tour, Stace pousse plus loin ces analogies en les important dans les aurores et les crépuscules pour commenter le sujet de la Thébaïde, des préoccupations politiques ou sa propre démarche littéraire.

Dans les aurores et les crépuscules, Stace fait la synthèse de la tradition antérieure et apporte une contribution personnelle en allant au-delà de ses modèles. Ce même procédé de composition vaut pour l’ensemble de la Thébaïde.1 Malgré l’impressionnante masse de textes qui précèdent son œuvre, Stace propose une version innovante de la guerre entre Étéocle et Polynice en manipulant les scènes emblématiques du mythe et en détournant les codes du genre épique. Il présente ainsi son épopée comme une œuvre nouvelle dont l’importance surpasse celle de ses prédécesseurs.

2 Marqueurs génériques

Les aurores et les crépuscules sont une composante essentielle des épopées. Leur présence dans la Thébaïde est souvent dictée par les conventions épiques, telles que les réunions qui ont lieu au lever du jour (Stat. Theb. 2, 124-143 ; 3,440-446 ; 8, 271-274) ou les combats interrompus à l’arrivée de la nuit (Theb. 8, 159-161 ; 10, 1-4 ; 11, 761).2 Dans ces cas, les aurores et les crépuscules fonctionnent comme des marqueurs génériques de l’épopée qui renforcent l’appartenance de l’épisode à la tradition dans laquelle il s’inscrit. Toutefois, les aurores et les crépuscules peuvent également être employés en référence à d’autres genres littéraires comme la tragédie où l’action débute conventionnellement au début du jour. Ainsi, la présence d’une aurore dans une scène peut servir à évoquer un modèle tragique de l’épisode, comme c’est le cas avant l’apparition de Jocaste au livre 7 de la Thébaïde (Stat. Theb. 7, 470-478). Dans ce cas, l’aurore devient un élément de décor qui contribue à recréer une scène tragique.

Les aurores et les crépuscules sont également des marqueurs temporels importants dans l’élégie où les codes sont inversés : le crépuscule est synonyme du commencement de la vie nocturne des amants, alors que l’aurore marque le moment douloureux de la séparation. Ainsi, la description de l’aurore qui précède la supplique d’Argie à la fin du livre 3 (Stat. Theb. 3, 678-685) contribue à représenter la jeune femme comme une héroïne élégiaque sur le point d’être séparée de son mari et renforce le paradoxe de sa requête en faveur de la guerre. De la même façon, le crépuscule est un élément de clôture récurrent dans les Bucoliques de Virgile, où il vient refermer les scènes décrites dans le poème. Ainsi, la venue des ombres à la fin du livre 5 de la Thébaïde (Stat. Theb. 5, 751-753) marque la fin du monde bucolique de Némée qui dès le lendemain sera saccagé par les Argiens.

Les aurores et les crépuscules sont donc des éléments caractéristiques de l’épopée, mais peuvent également être employés comme des marqueurs d’autres genres littéraires. Par conséquent, Stace joue avec les codes génériques de l’épopée pour intégrer la matière poétique des ses prédécesseurs qu’il transforme et s’approprie.

3 Autres indications temporelles

Le champ de cette étude a été limité aux aurores et crépuscules, mais d’autres indications temporelles figurent également dans la Thébaïde. Pour compléter le tableau, il convient de dire également quelques mots de ces descriptions.

Le livre 4 commence avec une périphrase temporelle qui décrit le début de la troisième année après le départ en exil de Polynice (Stat. Theb. 4, 1-4) :

Tertius horrentem zephyris laxauerat annum
Phoebus et angusto cogebat limite uerum
longius ire diem, cum fracta impulsaque fatis
consilia et tandem miseri data copia belli.3

Pour la troisième fois Phébus avait libéré l’année frissonnante avec ses zéphyrs et forçait le jour printanier à rallonger sa route sur un sentier étroit, lorsque les sages résolutions furent brisées et chassées par les destins et qu’enfin on donna le champ libre à une guerre malheureuse.

Au printemps, les troupes argiennes se rassemblent pour marcher sur Thèbes. Stace joue avec la structure de son épopée en commençant le quatrième livre par la mention de la troisième année (v. 1 : Tertius). Ce décalage entre la chronologie du récit et la structure de la Thébaïde met en évidence le retard de l’intrigue par rapport à la progression de l’épopée.4 En effet, délais et hésitations se sont enchaînés au cours du livre 3, empêchant le départ de la campagne militaire. Une fois ces obstacles levés (vv. 3-4 : fracta impulsaque fatis | consilia), l’armée peut enfin partir (v. 4 : tandem […] data copia belli). Cette indication temporelle marque donc le commencement de la campagne militaire et les intertextes qui sous-tendent la description témoignent de l’appréhension de la sphère céleste à entamer cette année funeste : le frissonnement de l’année (v. 1 : horrentem […] annum) peut tout aussi bien être dû au froid hivernal qu’à la peur et la contrainte imposée au jour (vv. 2-3 : cogebat […] diem) rappelle la réaction du Soleil après le crime d’Atrée dans le Thyeste de Sénèque (Sen. Thy. 120-121 : en ipse Titan dubitat an iubeat sequi | cogatque habenis ire periturum diem).5 En outre, l’allongement des jours annonce la pause néméenne au livre 4, car à peine partie, l’armée fait halte à Némée. Le récit des événements qui s’y déroulent constitue une digression du récit principal de la Thébaïde (v. 3 : longius ire).

D’autres heures du jour ou de la nuit font également l’objet de descriptions développées. Ainsi, c’est à midi que Bacchus demande aux nymphes de tarir les cours d’eau pour freiner l’avancée de l’armée argienne vers Thèbes (Stat. Theb. 4, 680-682) :

tempus erat medii cum solem in culmina mundi
tollit anhela dies, ubi tardus hiantibus aruis
stat uapor atque omnes admittunt aethera luci.6

C’était le moment où la journée haletante élève le soleil au sommet du milieu de l’univers, quand une lente bouffée de chaleur s’étend sur les champs crevassés et que tous les bois laissent entrer le ciel.

La terre qui se craquèle sous l’effet de la sécheresse (v. 681 : hiantibus aruis) annonce la requête de Bacchus et le halètement du jour (v. 681 : anhela dies) anticipe la soif de l’armée argienne : les chevaux sont assoiffés (4, 729-731) et Adraste est lui aussi essoufflé (4, 765 : anhelitus). La stagnation de l’air chaud qui se dégage de la terre (vv. 681-682 : tardus […] stat uapor) reflète l’objectif du dieu qui est de ralentir la progression de l’armée. L’intertexte ovidien (Ov. met. 3, 151-152 : nunc Phoebus utraque | distat idem terra finditque uaporibus arua) annonce également l’issue funeste de cet intermède, puisque de même qu’Actéon est tué au cours d’une pause dans sa partie de chasse, la halte des Argiens à Némée entraîne le décès accidentel d’Opheltès.7

Le milieu de la journée est aussi mentionné à un moment décisif du récit d’Hypsipyle : à midi, les Lemniennes se réunissent pour tramer le meurtre de leurs maris (Stat. Theb. 5, 85-86) :

Sol operum medius summo librabat Olympo
lucentes, ceu staret, equos ; […]

Le Soleil au milieu de ses travaux tenait ses chevaux lumineux en équilibre au sommet de l’Olympe, comme s’il était arrêté.

L’image du char solaire qui s’immobilise au milieu de sa course est une imitation de la description du temple d’Ammon en Libye, au livre 9 de la Guerre civile de Lucain (Lvcan. 9, 528-529 : hic quoque nil obstat Phoebo, cum cardine summo | stat librata dies ; Stat. Theb. 5, 85-86 : summo librabat Olympo […] ceu staret). Cette dernière est quant à elle inspirée de la scène du chant 8 de l’Iliade, où Zeus pèse les sorts à midi (Hom. Il. 8, 68-69 : ἦμος δἠέλιος μέσον οὐρανὸν ἀμφιβεβήκει […] ἐτίταινε τάλαντα).8 La représentation des chevaux en équilibre au sommet du ciel dans le discours d’Hypsipyle (v. 85 : summo librabat Olympo) met en évidence l’importance de la délibération qui va avoir lieu. Le temps est suspendu dans l’attente de la décision qui fait basculer le destin des Lemniennes vers le crime impie. Comme dans l’Iliade, ce moment crucial est accompagné d’un coup de tonnerre (Hom. Il. 8, 75 : μεγάλἔκτυπε ; Stat. Theb. 5, 86-87 : quater axe sereno | intonuit). En outre, cette description est à la fois temporelle et lumineuse, car la lumière du soleil (v. 86 : lucentes equos) contraste avec le lieu résolument sombre où les femmes se réunissent (5, 152-154 : lucus […] opacat humum niger ipse […] et gemina pereunt caligine soles). Cette propriété met en évidence la nature impie du crime qui se prépare, par opposition au temple d’Ammon, où rien ne fait obstacle au Soleil lorsqu’il est à son zénith (Lvcan. 9, 528 : hic quoque nil obstat Phoebo).

Enfin, au livre 10, Stace indique de façon inhabituellement précise l’heure à laquelle l’attaque nocturne contre les Thébains prend fin (Stat. Theb. 10, 326-328) :

quarta soporiferae superabant tempora nocti,
cum uacuae nubes et honor non omnibus astris,
adflatusque fugit curru maiore Bootes.9

Restait le quatrième temps de la nuit porteuse de sommeil, lorsque les nuées sont vides, que tous les astres ne sont pas à l’honneur et que le Bouvier fuit les souffles sur un char plus grand.

La division de la nuit en quatre tours de garde correspond au contexte militaire dans lequel apparaît cette indication temporelle.10 La quatrième et dernière partie marque donc la fin de l’expédition nocturne menée par le devin Théiodamas. L’épuisement des nuées (v. 327 : uacuae nubes) reflète l’affaiblissement de la fureur meurtrière qui s’était emparée des Argiens. L’équivalence établie entre les sept chefs et les sept étoiles de la Grande Ourse au livre 8 est respectée (8, 369-372) :11 de même que les étoiles ne sont plus toutes visibles (v. 327 : honor non omnibus astris), plusieurs des chefs ont déjà trouvé la mort (Amphiaraos, Tydée, Hippomédon et Parthénopée). En outre, Stace représente l’arrivée du jour comme une course-poursuite qui rappelle la rivalité entre Étéocle et Polynice :12 la constellation du Bouvier, monté sur la Grande Ourse qui est aussi appelée le Chariot, fuit le char du Soleil. Le véhicule du Bouvier est qualifié de supérieur (v. 328 : curru maiore) par rapport à la Petite Ourse qui a la même forme. La fuite du Bouvier annonce l’heure de la retraite pour les Argiens qui cessent leur ouvrage (10, 329 : iamque ipsum defecit opus). L’un d’entre eux souligne que le massacre a assez duré (10, 330-331 : Satis haec […] gaudia) et qu’il faut s’arrêter (10, 334 : pone modum). Les protagonistes se conforment à cette annonce de clôture : Théiodamas obéit à l’injonction (10, 336 : paruit) et rappelle ses hommes (10, 346 : reuocabat ab armis), à l’exception d’Hoplée et de Dymas, qui passent outre l’avertissement pour tenter de récupérer les corps de leurs chefs (10, 347-383). Cette transgression de l’indication temporelle montre certes leur dévouement envers leurs chefs, mais témoigne aussi d’un manque de modération qui les conduit à leur perte, puisqu’ils sont interceptés et tués par une patrouille thébaine.

Comme les aurores et les crépuscules, les autres périphrases temporelles sont adaptées au contexte dans lequel elles sont placées et se prêtent à des interprétations métaphoriques. Elles sont elles aussi un moyen de focalisation et participent au déroulement saccadé de l’action, ainsi qu’à l’éclairage contrasté de la Thébaïde. En revanche, contrairement aux aurores et aux crépuscules, elles ne représentent pas des phases de transition et servent donc davantage à marquer un moment précis.

Les divers procédés de variation et de détournement de la tradition ne sont donc pas réservés uniquement aux aurores et aux crépuscules. Les mêmes principes de composition s’appliquent également aux autres descriptions temporelles et mériteraient une étude approfondie qu’il n’est pas possible d’effectuer dans le cadre de cet ouvrage.

Pour revenir aux aurores et aux crépuscules, il ressort de cette étude que ce motif complexe joue un rôle important pour situer une épopée dans la tradition littéraire et dans le monde contemporain. Cela est vrai dans la Thébaïde, mais aussi dans les épopées précédentes qui présentent toutes des spécificités dans leur usage des aurores et des crépuscules ; le motif est chaque fois renouvelé et actualisé par le poète qui l’adapte à son projet littéraire et au contexte culturel et politique dans lequel il évolue.13 Chacune de ces étapes dans l’évolution du motif vaudrait la peine d’être étudiée individuellement en détail, mais

iam pater Hesperio flagrantem gurgite currum
abdiderat Titan, aliis rediturus ab undis

Déjà le père Titan avait caché son char enflammé dans le gouffre hespérien pour revenir depuis d’autres ondes.

Stat. Theb. 12, 228-229

et je n’ai pas pour ambition de concurrencer Stace en dépassant les limites imparties à cet ouvrage.

1

Voir Micozzi 2015.

2

Voir aussi les crépuscules qui précèdent des expéditions nocturnes (Stat. Theb. 2, 527-532 ; 10, 1-4) et les scènes de deuil au lendemain d’un malheur (Theb. 6, 25-30 ; 12, 1-8).

3

Pour le commentaire de ces vers, voir Steiniger 2005, 71-73 s.vv., Parkes 2012, 46-49 s.vv. et Micozzi 2019, 74-83 s.vv. ; voir aussi Stat. Theb. 2, 400-401, qui marque le terme de l’année de règne d’Étéocle ; 5, 459-460, où l’arrivée du printemps après la pause hivernale annonce le départ imminent des Argonautes.

4

Le décalage est d’autant plus flagrant si l’on fait la comparaison avec les Argonautiques de Valérius Flaccus, dont le premier livre commence par le mot Prima (Val. Fl. 1, 1) et le troisième avec l’adjectif Tertia (3, 1) ; voir aussi Prop. 1, 1, 1 : Cynthia prima.

5

Parkes 2005, 364-365 ; pour une description semblable de l’arrivée du printemps, voir Verg. georg. 2, 330-331 : Zephyrique tepentibus auris | laxant arua sinus ; Sen. Herc. f. 8 : qua recenti uere laxatur dies.

6

Pour le commentaire de ces vers, voir Parkes 2012, 294 s.vv. et Micozzi 2019, 744-746 s.vv.

7

Pour cet intertexte, voir Micozzi 2019, 745 s.vv. 680-682.

8

Hæfliger 1903, 58 indique ce passage homérique comme précédent pour toutes les descriptions de la mi-journée.

9

Pour le commentaire de ces vers, voir Williams 1972, 74 s.vv.

10

Voir Hæfliger 1903, 79 ; voir aussi Lvcan. 5, 507 : tertia iam uigiles commouerat hora secundos ; Sil. 7, 154-156 : medio somni cum bucina noctem | diuideret, iamque […] tertius abrupta uigil iret ad arma quiete.

11

Sur cette équivalence, voir section 1.4.

12

Pour la formulation, voir Verg. Aen. 5, 739 : et me saeuus equis Oriens adflauit anhelis.

13

Cette étude a mis en évidence l’extrême complexité des descriptions d’aurores et de crépuscules dans la Thébaïde de Stace. Toutefois, il faut garder à l’esprit qu’une grande partie du travail de recherche mené sur la Thébaïde n’a été possible que parce que nous avons conservé beaucoup des textes avec lesquels Stace a travaillé. Une telle analyse intertextuelle des techniques de composition est nécessairement plus limitée dans le cas de d’Apollonios de Rhodes ou de Virgile, par exemple, pour lesquels les sources intégralement conservées sont en nombre réduit. Cela ne signifie pas que le degré d’élaboration mis en œuvre par ces auteurs est moindre, mais seulement qu’elle est plus difficile à détecter et à comprendre.

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