Mitsamiouli : (in)tranquille, le 25 août 2019
©, L’AUTEUR
Après plusieurs jours sous le poids du sujet pesant qui m’a conduit sur le terrain à Moroni, capitale de l’Archipel des Comores, mon frère ‘sénégalais’ de la route, Said Omar dont j’ai fait la connaissance dans un centre de télécommunications à Moroni, remarque des signes de fatigue mentale, d’angoisse intellectuelle et humaine. Il me conseille de prendre une pause récréative en allant à Mitsamiouli, connue pour sa beauté légendaire. Je suis son conseil et je m’y rends.
Cette photo de mon aventure ambiguë a été prise le dimanche 25 août 2019 à Mitsamiouli lors d’une promenade de détente éducative avec Mzee Mahmoud de Mririani, un autre éducateur de la route venu à la gare routière chercher sa nièce, ma voisine dans le ‘taxi improvisé’ de Moroni à Mitsamiouli. Ce dernier apprend que je suis un jeune chercheur-visiteur et me prend tout naturellement par la main, comme un proche, et décide de me promener dans son « plus beau coin du monde ».
Nous passerons cinq inoubliables heures de fraternité altruiste ensemble. Plus tard, il dira de la photo sur laquelle je m’arrêterai longtemps qu’elle est « la beauté qui trompe. » L’harmonie des couleurs des Kwassa Kwassa, de l’océan au calme, du ciel et de la tente, pour la détente ou peut-être l’attente du départ, et aussi symboliquement, l’attente des nouvelles de celles et ceux qui sont partis, la sérénité dégagée, la beauté apaisante et la tranquillité apparente du lieu, masquent la réalité de l’immobilité et de l’intranquillité qui pèsent sur l’Archipel des Comores et dont j’ai été progressivement habité pendant et après mes séjours de recherche.